Les clubs montréalais mettent en avant la langue française
Les clubs montréalais s’engagent pour la langue française
Il y a presque un an, durant un moment mémorable, le maraudeur des Alouettes de Montréal, Marc-Antoine Dequoy, a exprimé avec passion sa frustration concernant la prédominance de l’anglais lors de la victoire surprise de son équipe contre les Blue Bombers de Winnipeg lors du match de la Coupe Grey. Sa phrase percutante, « Gardez-le votre anglais! », a résonné fortement sur les ondes télévisuelles, évoquant à la fois l’émotion et la détermination de préserver la langue française dans un environnement majoritairement anglophone.
Une prise de conscience linguistique
À 29 ans, Dequoy a voulu attirer l’attention sur la présence envahissante de l’anglais dans les promotions entourant le match de la Ligue canadienne de football. Son cri du coeur s’apparentait aux aventures du célèbre personnage de la bande dessinée Astérix, illustrant la lutte d’un peuple pour préserver sa langue et sa culture face à l’invasion.
Cette saison-là, les Alouettes avaient décidé de redonner vie à l’équipe à travers une grande prise de conscience sur l’importance du français, tant pour les joueurs que pour les partisans québécois. L’entraîneur-chef, Jason Maas, un Américain, a mis en place des initiatives uniques en leur genre, comme des quiz sur la langue française et a demandé à chaque joueur de prononcer son numéro en français, un challenge que beaucoup ont relevé avec succès.
Les Alouettes poursuivent l’apprentissage du français
Le porte-parole des Alouettes a récemment confirmé que les efforts pour apprendre le français continuent, avec des « quiz » réguliers pour les joueurs, leur permettant d’apprendre un nouveau mot par jour. Maas s’efforce d’avoir des interactions simples en français avec certains d’entre eux, renforçant ainsi le lien avec la communauté francophone.
Le Canadien de Montréal fait des efforts
Face aux critiques sur le manque d’intégration du français, le Canadien de Montréal a également réagi en prenant des mesures significatives. Jeff Gorton, vice-président exécutif des opérations hockey de l’équipe, a partagé que le Canadien propose des cours de français gratuits pour tout le personnel. Gorton lui-même suit un cours chaque semaine, faisant preuve de sa volonté d’apprendre la langue.
Les joueurs du Canadien ne sont pas en reste ; ils ont la possibilité de profiter de leçons de français et semblent apprécier cet apprentissage, même s’il n’est pas obligatoire. Beaucoup d’entre eux possèdent déjà des bases en français, et des initiatives comme celles de Logan Mailloux montrent l’enthousiasme croissant pour la langue.
Implication du CF Montréal
Le CF Montréal, pour sa part, s’inscrit dans cette dynamique en implantant une structure similaire à celle des grands clubs européens, mettant l’accent sur l’identification et le développement des jeunes talents québécois. L’Académie du CF Montréal joue un rôle crucial, et l’engagement envers le français est palpable, renforcé par des figures emblématiques telles que l’ancien capitaine Patrice Bernier et l’actuel, Samuel Piette.
Bien que le CF Montréal n’ait pas eu de formation formelle depuis la pandémie de COVID-19, le club avait déjà mis en place des programmes pour aider les joueurs à apprendre le français. Des entraîneurs comme Jesse Marsch, qui parlaient déjà un français fonctionnel avant de rejoindre le club, ont continué à se perfectionner pour interagir avec le public francophone avec aisance.
Un effort collectif pour la langue française
Dans un monde où l’anglais prédomine, le marché montréalais demeure unique. Les clubs professionnels de la métropole continuent de s’efforcer de respecter et de promouvoir la langue française, à travers diverses initiatives parfois couronnées de succès, parfois moins. L’espoir est que, tout comme la victoire inattendue des Alouettes en 2023, le français puisse continuer à se maintenir dans cette ville résolument bilingue.