Des nouveau-nés nigérians porteurs de bactéries résistantes aux antibiotiques

Des nouveau-nés nigérians porteurs de bactéries résistantes aux antibiotiques

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Une inquiétante découverte concernant la résistance aux antibiotiques

Une étude récente menée par Gavi, une alliance mondiale pour les vaccins, a mis en lumière une tendance alarmante au Nigeria : des nouveau-nés naissent avec des bactéries résistantes aux antibiotiques, en particulier des souches résistantes à la colistine. Cette recherche, effectuée entre 2015 et 2017, a analysé des échantillons provenant de 4 907 nouveau-nés et de leurs mères dans trois hôpitaux à Kano et Abuja. Les résultats révèlent qu’environ 1 % des échantillons contenaient des gènes conférant une résistance à la colistine, un antibiotique crucial pour le traitement d’infections graves telles que la pneumonie.

Les implications de la résistance à la colistine

La résistance à la colistine chez les nouveau-nés est particulièrement préoccupante, car cet antibiotique représente l’une des dernières lignes de défense contre les infections bactériennes potentiellement mortelles. Bien que la colistine soit peu utilisée dans les hôpitaux nigérians, cette résistance pourrait provenir de son utilisation répandue dans l’agriculture, où elle est intégrée dans les aliments pour animaux et la production de cultures.

Un enjeu de santé publique mondial

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné que la résistance aux antimicrobiens constitue une menace sanitaire mondiale critique, aggravée par l’utilisation abusive des antibiotiques tant dans la médecine humaine que dans l’agriculture. Au Nigeria, les taux de mortalité liés à la résistance aux antimicrobiens, notamment en raison de sepsis, atteignent des niveaux graves, avec 23,5 décès pour 100 000 personnes.

Des actions urgentes nécessaires

Les experts soulignent l’urgence d’interdire l’utilisation de la colistine en agriculture à l’échelle mondiale et recommandent de renforcer les mesures de contrôle des infections dans les hôpitaux, d’améliorer l’assainissement dans les fermes et d’adopter des pratiques antibiotiques plus responsables. L’étude met en évidence la nécessité de traiter cette menace croissante afin de protéger les générations actuelles et futures des conséquences graves de la résistance aux antibiotiques.