Le tirage de la Coupe du Monde 2026, aujourd’hui à Washington et présidé par le président de la Fifa Gianni Infantino, avec le président américain Donald Trump à ses côtés, vise surtout à attiser l’enthousiasme, à faire monter les pulsations et, surtout, à pousser les fans à réserver billets, vols et hôtels pour le grand rendez-vous nord‑américain l’été prochain.
La Coupe du Monde 2026 s’annonce comme la plus grande jamais organisée — et comme la plus grosse arnaque selon certains. J’ai vu certains tarifs et, sauf intervention d’un voyage tout compris offert par The Spectator, je ne retirerai pas mon kilt et ne rejoindrai pas les Tartan Army aux États‑Unis. La plateforme officielle de revente affiche des places pour la finale entre 7 360 € (le moins cher) et 52 440 € (catégorie 1).
Pour les matchs contre les pays hôtes — il y en aura trois — des majorations importantes pourraient s’appliquer, ce qui pourrait porter le coût d’un billet pour voir le Canada à au moins 920 €.
Et si vous espérez un billet pour la finale à prix raisonnable, ne vous faites pas d’illusions: ces billets seront si peu nombreux qu’ils apparaîtront à peine sur les schémas des tribunes. Les prix les plus bas pour la finale se situeraient autour de 7 360 € et 52 440 € pour la catégorie 1, ce qui laisse les billets abordables quasi invisibles.
Le système de tarification dynamique pourrait faire grimper les tarifs des matches les plus convoités, rendant les billets encore plus inaccessibles. Le marché secondaire promet aussi peu de répit: la Fifa a aussi ouvert son propre portail de revente.
Des forfaits « suivez votre équipe jusqu’à la finale » seraient évoqués, proposant des billets pour huit matches à régler en totalité. Si votre équipe est éliminée en quarts de finale, le coût des billets pour les demi‑finales et la finale sera remboursé, mais les fans devront attendre le remboursement et la Fifa prélèvera 9,20 € par billet remboursé.
Pour ajouter à l’injustice, même les membres des associations qui ont accompli des voyages à l’étranger pour des destinations peu attrayantes pourraient être lésés. L’allocation destinée aux nations qualificatives pourrait être aussi faible que 8 %. Selon le Substack Scotland Co-efficient, ce chiffre concerne peut-être non pas l’intégralité du stade, mais seulement l’inventaire « achetable » (capacité moins VIP, médias, etc.), soit un chiffre nettement plus bas.
Après les déductions inévitables pour les joueurs, sponsors et l’encadrement, un pays comme l’Écosse pourrait recevoir entre 4 700 et moins de 2 000 billets par match, selon le stade. C’est largement insuffisant. Les 38 000 membres du programme de fidélité de l’association écossaise et l’estimation de 200 000 Écossais présents à l’Euro en Allemagne il y a deux ans témoignent de l’écart. Des millions de vrais fans resteront chez eux, devant la télévision.
Alors qui ira ? Pour les matches les plus prestigieux, où les prix donnent le tournis, ce ne sera probablement pas la « prawn sandwich mob » de Roy Keane mais l’élite des billets. Le fan moyen sera définitivement exclu ou, au mieux, relégué à de courts voyages vers les États‑Unis. Les matches les moins attractifs, des rencontres sans grande histoire avec des équipes comme Curaçao ou le Qatar, seront leurs seules options.
Mais ce qui décidera si Infantino et sa troupe s’en sortent dépendra de la tolérance des fans, y compris des Écossais qui rêvent juste de goûter à l’action. On sent une impression d’accord commercial dans ce dossier. Après tout, les prix « dynamiques » peuvent aussi reculer et l’inscription de billets à des dizaines de milliers d’euros sur le portail n’assure pas que quelqu’un les achètera. Le premier match de ce Mondial pourrait bien être un affrontement entre le FOMO et le FOBRO, et le vainqueur pourrait influencer durablement les politiques de tarification pour ce type d’événements.









