France
L’OGC Nice traverse une crise de résultats et vient d’enchaîner trois défaites en Championnat, après des prestations européennes décevantes (4 défaites en 4 matches). Le club a aussi subi une lourde défaite à domicile 5-1 face à l’OM, le jour où les ultras célébraient le 40e anniversaire de leur collectif. Cette dynamique lourde a fragilisé les liens entre une partie du vestiaire et l’entraîneur Franck Haise, alors que ce dernier traverse l’une des périodes les plus difficiles de sa jeune carrière de coach, commencée en février 2020 sur le banc du RC Lens.
La réalité est ancienne dans le football: les joueurs parlent davantage lorsque l’équipe perd et n’hésitent pas à pointer du doigt l’entraîneur lorsque ce dernier paraît avoir été abandonné par une partie du groupe. Depuis plusieurs semaines, Haise a opté pour une communication sans filtre et sans ménagement envers son groupe, autour d’un thème récurrent: il fait ce qu’il peut avec ce qu’il a.
Ses sorties se sont multipliées au cours du mois, et elles visent les limites de l’effectif, jugées difficiles à concilier avec une ambition européenne et, indirectement, avec la pertinence du recrutement. « On n’est que l’OGC Nice », avait-il déclaré après la défaite sur la pelouse du Celta Vigo (1-2). « Vu notre niveau, on n’a pas les moyens de faire autre chose que d’envoyer », avait-il ensuite dit, après la défaite à domicile contre Fribourg (1-3). Ce soir-là, il s’était aussi plaint de voir ses joueurs « tomber à terre » sans arrêt, en regrettant que ce comportement se retrouve à l’entraînement. Trois jours plus tard, après une défaite à Metz (1-2), il avait proposé de revoir ses objectifs : « Se glisser dans le top 7 ? Ce n’est pas là que je regarde, je regarde derrière, pas devant ».
Haise, nommé meilleur entraîneur de Ligue 1 en 2023, ne s’exonère pas de ce bilan et s’est plusieurs fois jugé le premier responsable. Il a même ouvert la porte à un remplacement si le club trouvait quelqu’un de meilleur que lui. Mais il ne renie rien de cette communication incisive, malgré les recommandations de souplesse qui lui sont faites par ailleurs.
Des choix tactiques qui interpellent les joueurs. Au-delà des critiques sur le niveau moyen, certains pointent des décisions tactiques ou managériales. L’épisode du brassard, passé de Melvin Bard à Jonathan Clauss ou Charles Vanhoutte en l’absence de Dante, a manqué de ligne directrice, tout comme la décision d’aller chercher l’OM dans son camp, vendredi dernier, en jouant très haut après plusieurs matches passés bloc bas.
Un proche du vestiaire affirme : « Il a perdu la moitié du vestiaire avec sa com’ ». Après Metz, Haise avait aussi évoqué la nécessité de revoir les options, en déclarant : « Si j’étais sûr de la solution, je dirais qu’on peut se replier, mais il faut avoir les joueurs pour le faire ».
Cet été, Haise a été prolongé jusqu’en 2029, par confiance et pour prévenir un départ éventuel, l’objectif étant de conserver un entraîneur en qui le club croit encore. La question immédiate est de savoir s’il est nécessaire et souhaitable de renouer le lien avec le vestiaire lors d’une semaine chargée, avec un déplacement à Porto en Europa League jeudi et un déplacement à Lorient en Ligue 1 dimanche. Et il n’est pas trop tard pour retrouver de l’élan.
