Lens signe une sixième victoire à domicile à Bollaert dans le froid

Lens signe une sixième victoire à domicile à Bollaert dans le froid

Dans une soirée chargée d'émotion et d'hommage, Lens s'impose 1-0 face à Strasbourg et prend six points d'avance sur la quatrième place, après un sixième succès à Bollaert.

France

Dans le froid glacial de Bollaert (-5 °C ressentis au coup d’envoi), le groupe lensois s’est rassemblé au centre du terrain pour féliciter Ismaëlo Ganiou, 20 ans, héros inattendu. Le pur produit de la Gaillette, titulaire pour la deuxième fois de sa carrière en L1 après son carton rouge à Auxerre (2-1, le 4 octobre), a libéré un stade congelé au terme d’un match pas toujours maîtrisé, offrant à Lens une avance de six points sur la quatrième place. Lancé sur le deuxième meilleur début de saison de son histoire depuis 2022-2023, Lens affiche surtout son retour en puissance à domicile.

Depuis la défaite inaugurale à domicile contre Lyon mi-août (0-1), l’équipe de Pierre Sage a enchaîné six victoires à la maison, un record inégalé depuis la fin de l’exercice 2022-2023. Semaine après semaine, le souvenir de l’année passée, qui avait vu Lens terminer deuxième, renaît et l’ambiance retrouvée à Bollaert en est le principal marqueur. « On a réussi à recréer quelque chose, les équipes appréhendent vraiment de venir ici », confie Malang Sarr. « À nous de continuer de capitaliser sur ça. »

« Six à la suite, ce n’est pas anecdotique, c’est quelque chose qui marque. On avait une déception après Lyon, où on voulait bien commencer devant nos supporters. Je pense que ça nous a servi de leçon », poursuivait Adrien Thomasson. « Cette série ne parle pas de notre équipe, elle parle de notre club », ajoutait Pierre Sage, dont le nom a été scandé plus fort que celui de ses joueurs, et qui devient le deuxième entraîneur lensois à avoir remporté six de ses sept premiers matches de L1 à Bollaert, après Gérard Houllier (1982). « Ce public nous permet de jouer à plus nombreux que nos adversaires, il nous apporte beaucoup de force dans ce qu’on fait, de régularité aussi. L’ambiance dans le stade est le révélateur. En première mi-temps, elle était calme; en seconde, elle s’est réveillée comme nous. »

Tandis que l’enceinte artésienne était à guichets fermés pour la 74e fois de suite, la soirée fut marquée par le premier « Match de la mémoire », une initiative du club pour honorer ses prédécesseurs disparus. Les joueurs portaient les noms de leurs prédécesseurs sur leur maillot, Adrien Thomasson arborant notamment le nom de Daniel Leclercq. « C’était une grande fierté », confiait le capitaine, qui a apprécié la vidéo préparée par le club sur la légende choisie pour lui. Quand j’ai su que c’était lui qui m’était attribué, c’était un supplément d’énergie. La victoire est une dédicace à toutes ces personnes disparues. »

Dans une partie difficile, l’âme des Ahmed Oudjani (représenté par Odsonne Édouard) ou Anton Marek (Ruben Aguilar) a visiblement aidé Lens. Si Florian Thauvin a semblé décalé à son retour, Lens a inscrit son 13e but sur coup de pied arrêté, plus que n’importe quelle autre équipe des cinq grands championnats européens. La force du moment l’a aussi porté défensivement, en ne cédant rien. « Cette semaine a été incroyable pour moi, j’ai pu porter le maillot d’un joueur qui m’a permis d’avoir mes premiers souvenirs foot en 2002, qui est de Rufisque, mon village au Sénégal », glissait Malang Sarr, ému de porter le nom du Lion Papa Bouba Diop, décédé en 2020. La tunique de Marc-Vivien Foé, décédé en 2003, était en revanche lourde à porter, mais le jeune Ganiou l’a brandie pour célébrer son but, entouré du groupe. Un moment aussi grave que magnifique, qui a laissé ensuite place à la Bande à Basile et à sa chenille en fin de match, pour plus de légèreté. Un mélange d’émotion et d’énergie qui nourrit ce millésime sang et or.

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