Qualification pour la Coupe du Monde 2026 : l'Iraq à un pas de l'histoire

Qualification pour la Coupe du Monde 2026 : l’Iraq à un pas de l’histoire

L'Iraq, après 40 ans d'attente, est à une étape cruciale pour se qualifier à la Coupe du Monde 2026 en Amérique du Nord, sous la direction de Graham Arnold.

Irak

L’Irak n’est plus qu’à une victoire d’accéder à la Coupe du Monde 2026, qui se disputera en Amérique du Nord. Le sélectionneur Graham Arnold voit à la fois une pression importante et un immense accomplissement à portée de main après une campagne de qualification qui a duré 21 matches. Pour les Irakiens, quarante ans d’attente, marqués par les turbulences du pays, pourraient trouver leur apothéose dans le barrage final contre Bolivie ou Suriname, programmé en mars. Bolivie et Suriname se rencontreront quelques jours plus tôt, dans le même cadre, à Monterrey ou Guadalajara.

« Si un pays peut paraître désespéré à l’idée de se qualifier, c’est bien celui-ci », a déclaré Arnold à l’Associated Press à Zurich, après le tirage des barrages par la FIFA. Il a évoqué l’émotion ressentie lorsque l’Iraq a inscrit un penalty dans le temps additionnel, à la 17e minute, pour éliminer les Émirats arabes unis lors d’un barrage asiatique. L’affiche promet d’être tendue, et l’enjeu est immense pour une nation qui n’a plus connu de Mondial depuis 1986. Le contexte renforce encore l’importance de ce dernier obstacle.

62 000 spectateurs sont venus au stade de Basra pour voir l’Iraq s’imposer 2-1 et triompher 3-2 sur l’ensemble des deux manches. Basra, une ville marquée par des décennies de conflit et de bouleversements, demeure au cœur du récit de cette qualification. Une vidéo circulant en ligne montrait Arnold derrière le banc, choisissant de ne pas regarder Amir Al-Ammari se préparer à tirer le penalty décisif. L’enthousiasme des supporters et les enjeux politiques et sociaux autour du football se mêlent dans ce moment clé.

Sur le plan sportif, Arnold n’en est pas à son coup d’essai en barrage mondial: il avait guidé l’Australie lors d’un rendez-vous décisif contre le Pérou à Doha afin d’accéder à la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Sa gestion audacieuse a payé lorsque l’Australie a remporté la séance de tirs au but, avec l’entrée tardive du gardien Andrew Redmayne qui a arrêté la tentative décisive. La comparaison entre ces deux qualifications nourrit sa confiance face à ce dernier obstacle.

Arnold avait été nommé en mai, au plus profond d’une campagne commencée en novembre 2023, dans un pays où le football demeure le sport roi. « Les gens sont magnifiques et passionnés », a-t-il affirmé, décrivant les supporters comme sensationnels. Il a aussi évoqué les défis logistiques et la tâche gigantesque qui l’attendait pour transformer une équipe en mesure de s’installer durablement sur la scène mondiale.

Certains joueurs évoluent en Europe, notamment Amir Al-Ammari en Pologne, Zidane Iqbal aux Pays-Bas et Merchas Doski en République tchèque; la majorité demeure en Irak. Arnold a reconnu la pression et les attentes importantes et a même décidé d’interdire les réseaux sociaux pendant les deux derniers camps pour mieux protéger le groupe. Cette mesure souligne l’ampleur des enjeux mentaux autour de la qualification.

Il ne reste plus qu’un seul match à jouer au Mexique, le seul pays à avoir accueilli l’Irak lors d’une Coupe du Monde, en 1986, où les Irakiens avaient perdu trois rencontres serrées. Le sélectionneur rappelle que 45 millions de personnes vivent en Irak et qu’il en existe probablement près de 10 millions d’autres ailleurs, portés par l’histoire du pays. Cette réalité humaine alimente l’émotion autour de la qualification et la projection sur l’avenir.

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