Ukraine, Estonie, Autriche, Allemagne
L’équipe nationale ukrainienne de biathlon a intégré dans ses rangs un homme au passé controversé. Andrus Veerpalu, ancien double champion olympique, a été nommé responsable du fartage des skis de l’équipe. Âgé de 54 ans, il est loin d’être inconnu sur la scène sportive, mais sa nomination suscite des réactions contrastées au sein de la discipline. Son arrivée intervient à quelques mois des Jeux Olympiques.
Le passé de Veerpalu est entaché par le scandale lié à l’Opération Saignée, une vaste affaire de dopage dans le ski nordique menée en Autriche et en Allemagne. En 2019, lors des championnats du monde à Seefeld, dans le Tyrol autrichien, la police a lancé un coup de filet. Cinq athlètes ont été arrêtés en pleine compétition, soupçonnés d’appartenir au réseau du médecin allemand Mark Schmidt, à la tête de ce système de dopage sanguin. Au total, 23 clients ont été identifiés, sportifs de haut niveau dans les sports d’hiver ou le cyclisme.
Parmi les personnes arrêtées en Autriche figure Max Hauke, pris en flagrant délit d’autotransfusion. Deux autres étaient Estoniens, dont Andrea Veerpalu, fils d’Andrus Veerpalu, lui-même accusé d’avoir organisé et couvert ce dopage sanguin.
Les deux hommes ont été suspendus pour quatre ans, assortis d’une amende et d’une peine de prison avec sursis pour le père. Ce dernier avait déjà été sanctionné après un contrôle positif à l’hormone de croissance par l’Agence mondiale antidopage au début des années 2010, lorsqu’il concourrait encore. Cette seconde suspension vient de prendre fin et Andrus Veerpalu n’a donc pas tardé à reprendre une activité, à quelques mois des Jeux Olympiques d’hiver de Milan-Cortina.
Cette nomination attire l’attention sur le passé et relance les questions autour des staff techniques des équipes nationales. Elle intervient dans une période où le biathlon cherche à se construire un récit de fiabilité et de performance. Reste à voir comment cette intégration sera perçue au sein de l’équipe ukrainienne et du public.
