Scotland Rugby : Faut-il remplacer Gregor Townsend ?

Scotland Rugby : Faut-il remplacer Gregor Townsend ?

Analyse du futur de Gregor Townsend à la tête du rugby écossais face aux récents résultats décevants.

Écosse

En début d’automne, Gregor Townsend semblait avoir trouvé la formule idéale: un contrat prolongé avec l’Écosse, une sélection internationale qui paraissait au sommet après huit années à la tête, et un nouveau rôle de consultant auprès de Red Bull. La vie semblait prometteuse et tout indiquait un novembre ambitieux. Toutefois, le scénario a rapidement pris une autre tournure.

Ce que l’on observe aujourd’hui, c’est une équipe huée à la sortie du terrain après avoir mené de 21 points contre l’Argentine, et une SRU qui évite les questions sur l’état des choses. Le match contre les Tonga paraît désormais hors sujet. L’Écosse gagnera probablement, mais cela n’apportera pas de preuves de progrès. Ils avaient eu l’occasion de démontrer une amélioration contre la Nouvelle-Zélande et l’Argentine, et ils l’ont manquée.

Ils restent une bonne équipe lorsque leur humeur est au rendez-vous. Seules les grandes formations peuvent mener 21–0 contre les Pumas; seules les grandes formations peuvent marquer 17 points sans en encaisser contre les All Blacks tout en créant d’autres occasions. Mais le même groupe enchaîne des actions qui n’appartiennent pas à ce niveau, comme céder une avance aussi confortable et se mettre à paniquer en fin de match. Leur double personnalité est sans cesse présente; on ne sait jamais qui va prendre le pas: Jekyll ou Hyde.

Ils ont été balayés par les All Blacks dès le coup d’envoi et, une semaine plus tard, ils ont animé le terrain en battant les Pumas dans leur élan initial. Ils se sont ensuite soudain bien ressaisis face aux Kiwis pour retomber ensuite. C’est un cycle épuisant pour un groupe qui semble encore freiné sur le plan mental.

Cette saison reflète un schéma récurrent: peu de constance même si le potentiel est évident. Leur équipe regorge de talent, de vitesse et de joueurs capables de changer le cours d’un match, mais il manque des guerriers qui s’activent lorsque les choses vont mal. L’automne aurait dû offrir trois victoires sur trois et conforter une dynamique, mais ce scénario ne se produit pas. Quant à l’avenir, la SRU paraît hésiter à s’exprimer publiquement sur le sujet Townsend, poursuivant l’espoir de voir le dispositif se stabiliser au Six Nations et lors des compétitions inter-saisons.

Townsend a connu des succès marquants et a mis en lumière des joueurs de haut niveau. Mais le passage au niveau Test est brutal et les défis y sont plus difficiles que prévu. Parfois, il faut prendre le risque et changer de voix — ou peut-être ramener un nom familier. Les cadres de Glasgow ne sont pas étrangers à l’idée que Frances Smith a aussi ses partisans: la réalité est que le changement reste délicat lorsqu’on passe du club au niveau international.

Vern Cotter, lors de ses deux saisons avec les Blues en Super Rugby, a remporté le titre en 2024 et a été battu en demi-finale en 2025. Cela montre qu’un entraîneur expérimenté peut apporter une énergie et une approche différente. L’objectif n’est pas de dénigrer Townsend, dont la passion pour le poste est réelle, mais d’évaluer les choix à long terme pour l’Écosse. Le temps presse et les performances récentes alimentent le débat sur la direction à prendre.

Le SRU peut rester discret — et face aux huées du public dimanche dernier, on peut se demander s’ils écoutent vraiment les signaux des fans et des joueurs.

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