Le Pays Basque a organisé un match amical à Bilbao face à la Palestine, avec une sélection non officielle de la région. Le rendez-vous, loin d’être anodin, a rapidement pris une dimension politique et humaine, au-delà du simple ballon rond. Plus de 51 000 spectateurs ont assisté à la rencontre, placée sous le signe de la paix et du soutien à la cause palestinienne et à l’indépendance basque.
Au-delà du résultat sportif, l’événement a été perçu comme une tribune pour des causes qui dépassent le football. Le Pays Basque a voulu marquer les esprits en revendiquant une reconnaissance internationale de sa sélection et en donnant une voix à la Palestine. Le match s’est terminé sur une victoire des Basques sur le score de 3-0, mais l’objectif affiché restait la visibilité et le message de paix.

Avant le coup d’envoi, l’ambiance était palpable autour du stade San Mamès et dans le centre-ville, où une marée de maillots verts dominait le paysage. Des symboles et des dessins de presse reflétaient la dualité de l’événement, faisant du football un cadre pour une discussion plus large sur la situation en Palestine et en Pays Basque. Des échanges de soutien et des chants ont accompagné toute la soirée.
Selon Nordine, un supporter rencontré sur le parvis, ce n’est pas un simple match de football mais un message pour la liberté et les droits de l’homme. Le sélectionneur palestinien Ehab Abu Jazar évoquait que le match servait de porte-voix à un peuple sous occupation, et que le génocide n’était pas terminé. Le public a ensuite salué le rassemblement des deux camps, alors que l’étau géopolitique se resserrait autour de Gaza et des territoires occupés.
Les symboles étaient omniprésents: des maillots des Palestiniens arborant des messages et des souvenirs des victimes, un tifo représentant les drapeaux des deux sélections et une grande œuvre de Guernica prête à accueillir les joueurs sur le terrain. Des chants réclamant la liberté pour la Palestine ont rythmé la rencontre et, malgré certaines tensions, l’ambiance est restée tournée vers le message de paix.
Les joueurs palestiniens ont été applaudis à leur entrée sur le terrain et les Basques ont été salués dans une atmosphère généreuse. Les clubs professionnels avaient accepté de libérer leurs joueurs pour cette sélection non officielle, qui n’est pas reconnue par la FIFA et qui ne se réunit que rarement, entre matchs amicaux et rencontres de la Coupe des Régions de l’UEFA. Le président de la fédération basque, Iker Goni, a rappelé l’objectif: gagner en reconnaissance et pouvoir réunir les joueurs plus longtemps à l’avenir afin de viser des compétitions officielles.
Le Pays Basque l’emporte 3-0 mais l’essentiel était ailleurs: les Palestiniens ont rejoint les Basques pour célébrer, et une banderole les remerciait du soutien reçu. Malgré la défaite, les Palestiniens ont été applaudis comme les Basques, devant une affluence de 51 396 spectateurs. Les recettes de la billetterie seront reversées à Médecins Sans Frontières pour aider Gaza. La Palestine poursuivra son périple européen avec un match contre la Catalogne, sélection non officielle, au stade Montjuïc, mardi prochain; le sélectionneur Ehab Abu Jazar estime qu’un jour, ils rejoueront chez eux, à Jérusalem, dans les villes occupées, et que ce jour est proche.









