Le Napoli joue son va-tout. Face à une crise sportive et relationnelle qui menace d’éclater à tout moment, Aurelio De Laurentiis a sorti l’arme du mercato pour tenter de retenir Antonio Conte, de plus en plus lassé par la situation et tenté de claquer la porte. Selon Sportmediaset, le président napolitain aurait autorisé un budget d’au moins 50 millions d’euros pour le mercato hivernal, un signal fort adressé à son entraîneur, mais aussi au vestiaire. L’objectif est clair : démontrer que le club est prêt à tout pour inverser la tendance et relancer la dynamique. La priorité absolue porte sur le poste de latéral droit, où Giovanni Di Lorenzo semble épuisé, sans véritable doublure.
Napoli a activé plusieurs pistes, notamment Brooke Norton-Cuffy du Genoa, évalué à 15 millions d’euros, et Sacha Boey, en manque de temps de jeu au Bayern Munich. Si ces arrivées se concrétisent, elles symboliseraient une volonté de coller à la rigueur tactique et à l’exigence physique chères à Conte, tout en comblant les lacunes structurelles qui plombent l’équipe depuis le début de la saison.
Mais au-delà de la défense, Naples prépare également un réaménagement profond de son milieu et de son attaque pour retrouver une ossature compétitive dès cet hiver. Le club anticipe déjà les absences d’André-Frank Zambo Anguissa, retenu par la Coupe d’Afrique des Nations dès décembre, et de Kevin De Bruyne, toujours convalescent. Dans cette optique, la direction napolitaine a coché le nom du jeune Arthur Atta (Udinese), évalué à 20 millions, un profil athlétique et travailleur qui correspond parfaitement aux standards de Conte. Autre piste évoquée : Morten Frendrup (Genoa), apprécié pour sa polyvalence et sa capacité à presser haut. Et surtout, la rumeur d’un prêt de Federico Chiesa si Liverpool ouvre la porte, comme nous vous le révélions à plusieurs reprises depuis un an. Une arrivée qui pourrait provoquer un tournant tactique majeur, Conte songeant à réinstaller son fameux 3-5-2, avec Lukaku et Højlund en duo offensif. Cette éventualité séduit les tifosi, mais elle demeure suspendue aux discussions avec les clubs concernés et à la volonté du coach de rester.
Un travail sur tous les fronts
Cette offensive hivernale, aussi ambitieuse soit-elle, masque mal le malaise structurel qui mine Napoli depuis plusieurs mois. Antonio Conte, connu pour sa discipline de fer et son management exigeant, se heurte à un vestiaire divisé, fatigué et parfois réfractaire à ses méthodes. Ses déclarations récentes, où il a déclaré ne pas vouloir accompagner des morts, ont fait l’effet d’une bombe en interne. Si certains cadres continuent d’afficher leur loyauté, d’autres auraient mal vécu la virulence de ses critiques publiques. De Laurentiis, tout en réaffirmant sa confiance à son entraîneur sur X, n’a pas caché son agacement face à la situation. La presse napolitaine parle même d’une réunion programmée entre les deux hommes dans les prochaines heures qui s’annonce déterminante. Il s’agira d’établir si une cohabitation pacifiée est encore possible ou si une séparation anticipée devient inévitable. Conte, lui, a reconnu ne pas réussir à transmettre son énergie à ses joueurs. Une confession rare qui en dit long sur la profondeur du malaise.
En coulisses, le président napolitain mise sur ces promesses de renforts et de stabilité pour convaincre Conte de ne pas lâcher l’affaire. L’idée est d’envoyer un message fort. Naples reste ambitieux, prêt à soutenir son entraîneur coûte que coûte. Les renouvellements de contrat de Rrahmani et les discussions avec Anguissa illustrent cette volonté de consolider le noyau dur. Mais le temps presse : les supporters grondent, la presse italienne multiplie les unes alarmistes et l’ombre d’un énième changement d’entraîneur plane sur le Vésuve. Si le Napoli ne redresse pas la barre face à l’Atalanta, cette rencontre pourrait marquer le début d’un nouveau cycle… ou la fin prématurée de l’ère Conte. Dans une ville où la passion dicte souvent le tempo, le club évolue sur une ligne de crête, entre promesses et menace d’implosion.









