France
Depuis des années, l’arbitrage français est régulièrement contesté par les présidents de clubs professionnels, qui estiment évoluer face à une profession parfois lente et peu encline au changement. Le tableau s’est encore durci lorsque Pascal Garibian dirigeait l’arbitrage entre 2013 et 2022. Ancien policier, il a cristallisé les critiques jusqu’à son limogeage fin 2022, sous la pression des clubs et d’une FFF alors dirigée par Noël Le Graët.
Pour le remplacer, les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 avaient d’abord envisagé Stéphane Lannoy, mais la Fédération a fini par introniser Antony Gautier, après avoir écarté Garibian. Lannoy conservait la responsabilité du secteur professionnel, tandis que Stéphanie Frappart prenait en charge le football féminin et Alain Sars les amateurs. Cette répartition, qualifiée de « petite usine à gaz », n’a pas donné les résultats escomptés, d’abord en raison d’une cohabitation très difficile entre Gautier et Lannoy et ensuite parce que Gautier était largement contesté en interne par les arbitres, qui le tenaient pour trop proche des présidents de clubs.
« Le dialogue et la confiance sont définitivement rompus (avec Antony Gautier) », pouvait-on lire dans les critiques émises par les clubs.
Les clubs pros ont ensuite, dans un courrier adressé à la FFF, demandé le remplacement de Gautier. Lannoy avait été écarté en février, et Gautier s’est vu attribuer les pleins pouvoirs, provoquant la colère des clubs. Dans leur missive, ils réclamaient « le changement de Monsieur Antony Gautier, l’actuel directeur de l’arbitrage de la FFF, avec qui le dialogue et la confiance sont définitivement rompus ». Au milieu de ces critiques, le recrutement d’Amaury Delerue pour remplacer Lannoy à l’été 2024 était évoqué comme une solution possible, tout en maintenant Gautier à la tête du secteur.
Pour tenter de renouer le dialogue, un « comité de liaison » entre l’arbitrage et le secteur professionnel a été créé et devait se réunir chaque mois. Il réunit Gautier, les présidents des collèges de Ligue 1 et de Ligue 2 (Olivier Létang, à Lille, suspendu pour des attaques contre l’arbitrage, et Bernard Joannin, Amiens), le syndicat Foot Unis (Victoriano Melero, directeur général du PSG), le directeur général de la FFF (Jean-François Vilotte) et celui de la LFP (Arnaud Rouger).
Cependant, les tensions sont revenues, et, à la mi-saison dernière, les clubs pros ont renoncé à y participer et aucune réunion n’a eu lieu depuis. La semaine dernière, Gautier a relancé la structure en programmant une visioconférence le 1er décembre, annonce qui promettait un comité animé après la flambée de fièvre du week-end précédent.
Le 1er décembre est donc envisagé comme une échéance pour tenter de redéfinir le dialogue entre l’arbitrage et le monde professionnel, afin de desserrer les tensions qui perdurent.
