France
Tout semblait réuni pour une après-midi bénie à Strasbourg. Après la défaite en Serbie face à l’Étoile Rouge Belgrade (0-1) en Ligue Europa, Lille était arrivé en Alsace et Olivier Giroud, catholique pratiquant, s’était discrètement rendu à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg pour y allumer un cierge, accompagné de Benjamin André et d’un agent de sécurité du LOSC.
Le dimanche, après une heure de jeu, Giroud a beaucoup dévié pour ses coéquipiers et n’a tenté qu’une seule frappe en pivot et au-dessus (32e). Puis, sur le flanc de touche, il a adressé une passe en retrait mal ajustée qui a été interceptée par Emmanuel Emegha et a permis au Racing Strasbourg de sceller le score à la 62e (0-2). Emegha a expliqué qu’il avait anticipé la passe: « Comme je sentais que Giroud allait mettre une passe en retrait, j’attendais le moment et j’étais prêt. » Benjamin André a ajouté que Giroud lui avait confié qu’Emegha était caché juste derrière Aïssa Mandi et que,masqué, il n’était pas facile de le voir. Bruno Genesio a ensuite résumé les dégâts: « Nous avons commis des erreurs qui coûtent très, très cher dans ce match, qui n’était pas le match du siècle. Mais les Strasbourgeois ont su en profiter et c’est ce qui compte, à la fin. »
Giroud a été sorti à la 77e minute pour Marius Broholm et a dû méditer sur sa malédiction à la Meinau. Il avait déjà disputé trois matchs ici: le 13 octobre 2006 avec Grenoble, en Ligue 2, et une défaite 0-1; puis une seconde venue avec Tours, également en L2, marquée par un 0-4 et une expulsion peu après la demi-heure qui avait provoqué la fracture tibia-péroné du milieu Quentin Othon. C’était le premier de ses quatre cartons rouges directs en 577 matches en club. Sa troisième venue à la Meinau avait souri: Giroud avait marqué le dixième de ses 23 buts de la saison 2009-2010 lors d’une victoire 1-0 le 27 octobre 2009 avec Tours.
Mais dimanche, comme son équipe, il n’a inscrit qu’un seul but au cours de ses quatre dernières sorties et le meilleur buteur de tous les temps de l’équipe de France (57 buts en 137 sélections) est resté muet. « Je ne suis pas inquiet, » assure Genesio. « Il a fourni beaucoup d’efforts, en début de saison, et il le paie aujourd’hui. Dans sa carrière, il a déjà vécu des moments comme ça. Il sait les gérer et comment remonter la pente. » Peut-être en allant allumer un cierge plus gros. Qui sait.
