Syncope et apnée : risques et sécurité de retenir sa respiration

Syncope et apnée : risques et sécurité de retenir sa respiration

L'exploit de Vitomir Maricic à 29 minutes sous l'eau questionne les limites humaines et les risques de l'apnée, même en loisir, et souligne l'importance de la sécurité.

France

À la piscine, en mer ou dans une rivière, ou même dans une baignoire, certains s’essaient à l’apnée et font l’expérience d’une distorsion du temps, suivie d’un bref apaisement lorsque l’air se fait rare. Ces sensations attirent mais ne doivent pas masquer la réalité des risques encourus. L’apnée peut varier du loisir à la performance, avec des degrés de sécurité et d’entraînement différents.

Vitomir Maricic, apnéiste croate, a établi un record du Guinness en restant 29 minutes sous l’eau sans respirer. Cet exploit interroge les limites des capacités humaines et les risques associés à une pratique poussée. L’intérêt scientifique et sportif reste néanmoins de comprendre pourquoi cela reste possible chez quelques-uns.

Le Français Arnaud Jerald, détenteur du record mondial d’apnée en poids constant en bi-palmes descendant à 126 mètres, affirme que ce record a été réalisé sous oxygène et avec d’autres produits. Il évoque une technique qui ne reflète pas les conditions habituelles et rappelle que ces performances ne doivent pas être reproduites sans supervision.

L’apnée, même en loisir, n’est pas une pratique anodine. Elle peut impliquer l’inhalation d’oxygène pur pendant plusieurs minutes en préparation, ce qui permet de saturer l’organisme avant la plongée et d’allonger le temps passé sous l’eau.

En apnée statique, le record homologué par la fédération est détenu par le Français Stéphane Mifsud, avec 11 minutes et 35 secondes sans respirer. Ces chiffres rappellent l’écart entre les performances extrêmes et les capacités standard des pratiquants.

Pour le grand public, même avec de l’oxygène, il est peu réaliste d’espérer atteindre ces niveaux. Le temps d’apnée volontaire chez un sujet normal est d’au moins une minute, et avec une initiation et un entraînement régulier, on peut viser autour de 3 minutes. Tout dépend aussi de la physiologie.

Le volume pulmonaire moyen d’un adulte se situe entre 3 et 5 litres, alors que les apnéistes affichent entre 7 et 12 litres. Cet écart s’obtient par des étirements, un travail sur le diaphragme et des exercices de respiration qui assouplissent la cage thoracique et permettent aux poumons de prendre plus de place.

Mais la pratique de l’apnée n’est pas exempte de risques. Outre les accidents barotraumatiques liés à la pression lors des plongées, l’apnée statique peut provoquer des syncopes – pertes de connaissance et de tonus, brèves et réversibles – et la Samba, une perte de contrôle moteur. Le risque ultime reste la noyade. Pour limiter ces dangers, il est essentiel de ne jamais pratiquer seul.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *