Le tribunal correctionnel de Bayonne a condamné Éric Olhats à six ans de prison et à une interdiction définitive d’exercer une activité en contact avec des mineurs pour six atteintes sexuelles sur mineurs. La décision a été rendue ce mardi soir, après environ une heure et demie de délibéré. La procureure de la République avait requis huit ans de prison. L’avocat de l’ancien mentor d’Antoine Griezmann avait, pour sa part, demandé la relaxe sur l’ensemble des chefs de prévention, à l’exception de celui relatif à la détention d’une image d’un mineur à caractère pornographique.
Le jugement s’inscrit dans un procès qui s’était déroulé de 9 heures à 22 heures, et au cours duquel Olhats est resté ferme dans ses dénégations. À l’issue de l’audience, l’avocat n’a pas annoncé d’intention d’appel. Interrogé une dernière fois par la présidente, Olhats a pris la parole en dernier : « J’aurais pu comprendre que l’on me fasse des reproches sur ma sévérité, mais sur l’aspect sexuel, non, je suis assez surpris ». Tout au long du procès, il a nié les faits, tandis que les plaignants évoquaient des incohérences et des silences.
Arrivé peu avant le début des débats, après un trajet depuis le centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, Olhats est entré dans la salle d’audience sans un regard à l’égard des personnes présentes, libéré de ses menottes. Sa barbe est devenue blanche et il porte des lunettes; on notait une silhouette plus lourde qu’auparavant.
Les six victimes qui s’étaient portées partie civile étaient présentes ; l’une d’entre elles a quitté le tribunal en fin de journée après avoir entendu certaines choses.
Pendant les débats, Olhats, âgé de 62 ans, a nié les faits avec fermeté et a été régulièrement interrogé sur sa façon d’être et sur ses orientations sexuelles, évoquant timidement sa bisexualité. Il a répété que « aucun de ces garçons n’a été agressé, ni caressé », tout en soutenant avoir parfois été tactile, mais dans le cadre de la décence et de l’affection. Des messages échangés avec des jeunes ont été évoqués au cours de l’audience, certains soutenant aussi l’ancien mentor ; la juge a souligné l’importance des interprétations possibles de ces échanges.
Quatre témoignages ont été entendus dans l’après-midi, les plaignants exprimant leur culpabilité d’avoir tardé à se manifester. Anthony E., ancien élève du centre de formation des Girondins de Bordeaux, a déclaré : « Ce que j’ai vécu m’a bouffé pendant longtemps », et a ajouté être fier d’en parler pour que cela n’arrive plus à d’autres. Damien G. a évoqué une douleur similaire. Thomas T., alors âgé de 14 ans, a raconté que Olhats l’avait masturbé dans son lit et lui avait demandé de siffler la Marseillaise; il a qualifié la défense de « minable » et a exprimé son regret d’avoir parlé trop tard tout en affirmant vouloir protéger les autres enfants. Thomas G. a quant à lui affirmé qu’il ne tolérerait plus qu’un tel prédateur soit au contact d’enfants, et qu’il a des enfants lui-même.
Éric Olhats souffre de dépression et a été confronté à des questions sur des agressions vécues dans son enfance; il a répliqué que ce ne serait pas une excuse et a exprimé qu’il avait beaucoup souffert mais qu’il n’avait rien fait.









