Ils étaient sans doute des dizaines de Commingeois à prendre le départ du marathon de Toulouse, ce dimanche 2 novembre, parmi les 37 000 inscrits, un défi immense pour beaucoup : souffrir pour finir avec le sourire. Quentin Hoarau et Adel Ould-Mouloud figuraient parmi eux. À 25 ans, l’esprit festif cohabite avec l’enthousiasme, mais six mois plus tôt tout bascule: Quentin, jusque-là peu sportif, se voit accabler par une douleur soudaine. Sa main gauche se paralyse et sa jambe droite le handicape au point de ne plus pouvoir marcher. Les examens posent le diagnostic: sclérose en plaques. Le neurologue l’incite à se dépenser physiquement et lui prescrit des corticoïdes.
Cette épreuve déclenche une métamorphose: Quentin arrête de fumer, bannit l’alcool, adopte une meilleure alimentation et s’offre une raquette de tennis. Ses amis le soutiennent et participent à des activités physiques avec lui. Adel propose alors, cet été, de courir le marathon de Toulouse — bien plus qu’une gageure, un véritable défi qui les anime. Tous deux s’organisent: ils s’appuient sur les conseils de coureurs expérimentés et multiplient les sorties longues. Dimanche, ils abordent ensemble leur premier marathon. L’objectif initial de boucler les 42,2 km en 4 h 15 est révisé à la baisse.
Quentin raconte : nous avons suivi l’allure des 4 h 30 jusqu’au 25e kilomètre, puis le rythme a lâché; malgré tout, ils ont poursuivi jusqu’au bout. Quentin boucle l’épreuve en 4 h 40. Adel souffre davantage: au 30e kilomètre, il doit s’arrêter à plusieurs reprises en raison de douleurs liées à ses chaussures. J’ai dû m’arrêter, plusieurs fois, me déchausser… je ne retrouvais plus ma foulée, confie-t-il. L’arrivée se fait en 5 h 17, mais l’essentiel tient dans l’effort partagé et la joie d’être allé jusqu’au bout.
Au‑delà du chrono, cette histoire raconte une solidarité et un dépassement de soi incarnés par deux amis qui ont choisi d’aller au bout ensemble. Bravo pour cette aventure.









