Quatre jours après un multiplex prometteur qui avait suggéré que la Ligue 1 peut offrir du spectacle, ce retour au calme dominical a pris le pas sur l’effervescence. Brest et Lyon ont soufflé sur les braises plutôt que d’allumer la flamme, offrant l’image d’un dimanche soir de transition avant la Ligue des champions. Le récit semblait confirmer une tendance: les affiches de ce week-end inspiraient peu de magie, même si le championnat reste capable de surprises.
Il y a un an, Brest ne jouait pas le dimanche précédent la C1. Le club mesurait la fièvre, réfléchissait à la route la plus courte vers Guingamp et à la gloire d’un automne rêvé, et avançait en majesté vers la quatrième journée de la C1. Brest avait battu le Sparta Prague (2-1), tordu Sturm Graz (2-1), Salzbourg (4-0) et contenu le Bayer Leverkusen (1-1). De cette aventure demeure un sentiment, mais aussi l’idée rassurante, peut-être illusoire, que le football européen peut encore faire un peu de place, jusqu’à l’hiver, pour Brest ou Bodø/Glimt.
Pour être franc, Brest n’y retournera pas de sitôt, et probablement jamais. C’est ce qui rend l’aventure unique, littéralement. Mais on peut être sûr que l’OL ne reverra pas, la saison prochaine, une compétition qui a été sa vie pendant l’essentiel des années 2000, et pour laquelle il n’est clairement pas dimensionné cette saison. À Brest, il reste un sentiment; à Lyon, une culture, qui permet à Nicolas Tagliafico et à Corentin Tolisso de décider que personne n’irait jouer, dimanche, en seconde période, ni s’approcher d’eux. Mais avec l’attaque la plus faible du club au XXIe siècle, pas d’effectif, pas de banc, et toujours des dettes, il faudrait que Endrick soit le fils naturel de Ronaldinho et de Gérard Majax pour que l’OL puisse se mêler au podium après la trêve.
Le feuilleton de la L1 nous a offert du suspense dimanche, mais il sait compenser par l’alternance assez remarquable de ses tensions et de ses rebondissements. Habib Beye dirige Rennes pour la dernière fois avant d’être limogé et il demeure une raison pour qu’il continue: la victoire sur Strasbourg (4-1) éclaire les horizons, même s’ils se comptent en jours. L’identité sportive et populaire du Stade Rennais est encore floue au niveau national, malgré la fortune d’une grande famille comme au PFC et une instabilité comme à Marseille, mais dans le feuilleton des quinze derniers jours, il a tenu sa place. C’est un début.








