Essayer de prédire l’avenir dans n’importe quel sport est périlleux, et le snooker n’échappe pas à la règle. Metro a demandé à quinze professionnels de se prêter à l’exercice: établir les cinq premiers du classement mondial en 2030. L’exercice est ambitieux, surtout quand on sait qu’il n’y a eu que douze numéros un mondial dans l’histoire du sport. Le top cinq actuel regroupe des joueurs âgés de 33 à 50 ans, ce qui souligne la difficulté pour les jeunes d’y percer au plus haut niveau. La question est désormais de savoir si cette dynamique va se maintenir ou si la hiérarchie pourrait être bouleversée dans les cinq prochaines années.
Quinze pros ont donc livré leur vision, avec des choix qui mêlent constats et ambitions personnelles pour l’avenir du sport.
Actuellement, le top cinq du classement mondial est composé de Judd Trump, Kyren Wilson, Neil Robertson, Mark Williams et Ronnie O’Sullivan. Cette configuration illustre la longévité de certains champions et la résistance des vétérans à être délogés rapidement.
Mark Selby, ancien numéro un mondial, estime que Williams pourrait bien être le joueur qui s’imposerait dans le top cinq en 2030. Selon lui, Williams reste en mesure de progresser même à un âge avancé, à condition qu’il continue à jouer suffisamment de tournois et qu’il conserve sa forme. Selby avance ensuite une liste probables pour le top cinq: Trump, Wilson, Robertson, Allen et Williams à la cinquième place. Ses propos laissent aussi entrevoir que d’autres figures historiques pourraient encore nourrir les débats autour du classement.
Kyren Wilson, champion du monde 2024 à l’époque, donne une projection différente mais cohérente avec le contexte de long terme. Il voit Trump et Zhao Xintong dans le trio de tête dans cinq ans et ajoute qu’un Williams encore en activité pourrait figurer à 55 ans si les conditions le permettent. Il évoque aussi la possibilité que Ronnie O’Sullivan reste compétitif, selon son volume de participation et son inspiration, et que cela maintienne l’élite dans un trio de tête robuste. Des analyses et spéculations se mêlent autour d’un éventuel retour durable de certains proches de l’élite.
Shaun Murphy, porteur du titre de Masters, propose une vision où O’Sullivan, Higgins et Williams occupent le haut du tableau sans ordre précis, et où Trump figure clairement parmi les favoris tant il domine par l’écart avec le reste du peloton. Murphy se voit aussi inclure parmi les prétendants, tout en soulignant la nécessité de continuer à performer et à se maintenir au plus haut niveau. D’autres noms ressortent dans sa perspective, notamment Murphy lui-même et quelques jeunes talents qui pourraient prendre leur place à l’avenir.
Chris Wakelin, actuellement numéro 16 mondial, pense que peu de choses bougeront réellement dans cinq ans. Selon lui, Kyren et Judd resteront parmi les meilleurs, et Neil Robertson ne sera pas près d’avoir 50 ans mais pourrait encore faire partie du peloton des dix premiers. Wakelin évoque aussi Williams et Higgins comme des piliers possibles, et souligne que Ronnie O’Sullivan pourrait encore viser le top cinq s’il choisit les tournois adéquats. En somme, sa vision privilégie une continuité des dynamiques actuelles avec quelques ajustements autour de ces figures établies.
Jordan Brown, ancien champion Welsh Open, se montre optimiste pour Williams et Zhao Xintong, estimant que le jeune Zhao pourrait retrouver sa meilleure forme. Il place Judd Trump et Kyren Wilson dans le quintette, et affirme que Ronnie O’Sullivan a sa place au sommet s’il maintient son niveau. Brown ajoute qu’il voit également John Higgins dans le circuit au même titre que les autres, bien que ce dernier puisse adapter son calendrier. Le message général reste axé sur la persistance des ténors historiques tout en laissant une porte ouverte à l’émergence de nouveaux talents.
En résumé, la plupart des observateurs convergent pour placer Judd Trump, Kyren Wilson et Neil Robertson dans le trio de tête en 2030. Trois noms — Ronnie O’Sullivan, Mark Williams et Zhao Xintong — se partagent ensuite les deux places restantes, avec quelques outsiders comme Wu Yize ou Stan Moody évoqués comme possibilités rares mais plausibles. L’analyse commune suggère que le trio de tête actuel a peu de raisons de céder leur place dans les prochaines années, même si des surprises peuvent surgir grâce à la montée de nouveaux talents.
Au final, les avis divergents s’équilibrent autour de la certitude que les grandes stars ne seront pas facilement délogées et que le pool de talents restants pourrait offrir quelques coups d’éclat inattendus. Il est aussi rappelé que, cinq ans plus tôt, le top cinq mondial était déjà composé de Trump, Selby, O’Sullivan, Robertson et Murphy, signe que si des évolutions se produisent, elles s’inscrivent sur un tempo mesuré. La question demeure: dans les cinq années à venir, quels jeunes pourraient rejoindre l’élite et bouleverser durablement le classement?
