Disparu à l’âge de 87 ans, André Herrero fut une figure emblématique du RC Toulon dans les années 1960. Jo Maso et Noël Vadella, qui l’ont côtoyé sur le terrain, lui rendent hommage en évoquant l’homme et le joueur qu’il était.

Jo Maso, trois-quarts centre international et ancien manager du XV de France, se remémore leurs débuts ensemble. « Quand j’étais étudiant au CREPS de Boulouris, j’ai signé au RCT et j’ai débuté en équipe première à 17 ans, aux côtés d’André Herrero. C’était un homme à la poigne, qui aimait le combat et le défi. Il dégageait un magnétisme contagieux. Il ne disait que quelques mots, mais ses paroles pesaient. Un capitaine d’autorité, par l’exemple. »
Dans son sillage, on percevait la confiance qu’il inspirait. Herrero était un grand joueur de rugby, magnifique et valeureux, animé d’une énergie sans fin, avec une défense redoutable et toujours prêt à soutenir le porteur du ballon. À Toulon, il était un monument. J’ai disputé quelques matches avec lui en équipe de France dans les années 1960. Il était écouté et respecté dans un groupe de fortes personnalités. Son départ me bouleverse.
Noël Vadella, pilier gauche et finaliste du Championnat de France en 1971, avait 20 ans lorsqu’il eut sa chance sous Herrero au RCT. « On a perdu notre mentor. C’était le Grand. On l’appelait comme ça car c’était vraiment un grand homme. Sur le terrain, il s’engageait, il se donnait sans compter. C’était un meneur d’hommes. Il n’était pas bagarreur: il n’avait pas besoin, il était trop respecté. C’était un homme de conviction et de caractère. Il disait toujours : je ne joue pas au rugby pour m’amuser mais pour gagner. » André restera longtemps la figure la plus marquante du RCT. Ma tristesse est immense. Son départ m’a anéanti. C’est tout un pan du club qui part avec lui.








