France
À 27 ans, Tadej Pogacar écrase tout sur son passage. Champion du monde et champion d’Europe, puis vainqueur de Lombardie en quelques semaines, sa domination fascine autant qu’elle dérange. Le monde du cyclisme, habituel à tout voir, reste bouche bée devant le Slovène.
Une exception… jusque dans ses chiffres d’entraînement
Selon l’entraîneur belge Paul Van den Bosch, Pogacar présente des chiffres qui dépassent toute logique. Ses sorties d’endurance affichent 320 à 340 watts en zone 2, soit près de 5 watts par kilo. Des valeurs que la plupart des professionnels n’atteignent qu’en course.
Pour la majorité des coureurs, ce serait déjà une séance maximale. Lui peut maintenir ce rythme pendant six heures. Même ses sorties dites faciles apparaissent plus intenses que celles de ses adversaires, détaille le coach.
C’est cette capacité à s’entraîner à l’allure de la course qui explique pourquoi Pogacar semble tout le temps hors norme. Au printemps, lors des Strade Bianche, il avait distancé le peloton “à la vitesse de l’entraînement” selon ses propres mots, un tempo pourtant intenable pour les autres.
Quand il est encore en zone 2 en pleine course, il « brûle des graisses alors que les autres tapent déjà dans leurs réserves de glycogène ». Cela veut dire qu’il peut continuer à fond pendant deux heures de plus. C’est la différence.
De la science à la légende, Pogacar a repris le maillot jaune au Tour de France 2025, ajouté un maillot arc-en-ciel et un titre continental, et bouclé une série historique de victoires à l’automne. Un triplé jamais vu depuis les heures glorieuses de Merckx ou Hinault, et la domination paraît encore plus nette.
« J’ai vu beaucoup de grands champions dans ma carrière », souffle l’entraîneur. « Mais ce que Pogacar fait en ce moment, nous n’avons jamais vu quelque chose d’aussi incroyable. »
