Michael Olise, potentiel nouveau numéro 10 des Bleus

Michael Olise, potentiel nouveau numéro 10 des Bleus

Si Mbappé porte le numéro 10, Michael Olise incarne la continuité d’une saga française des numéros 10, de Platini à Zidane et Griezmann.

France

Le numéro 10 de l’équipe de France est une mythologie autant séduisante que problématique. Ce chiffre n’habite pas nécessairement le même maillot d’une époque à l’autre: Mbappé et Benzema l’ont porté moins souvent que Zidane, mais plus que Michel Platini, qui avait alors tranché le débat. Deux voies existent pour incarner le 10, selon Platini: occuper une position sur le terrain ou revendiquer le statut d’un grand joueur. Mbappé a choisi d’assumer cette responsabilité et montre qu’il est prêt à porter ce poids sur la durée.

Jeudi, au Parc des Princes, le capitaine des Bleus évoquait cette mythologie: lorsqu’on regarde les porteurs de ce numéro, on voit des joueurs issus de générations différentes, de Platini à Zidane, et aujourd’hui la volonté de marquer la sienne. Le message est clair: ce rôle demeure important, même si le profil idéal du 10 peut varier selon les systèmes et les époques.

Platini demeure celui qui a défini ce qu’était un numéro dix en Bleu, incarnant un patrimoine de créateur, de meneur, parfois même de finisseur, et toujours dans une position axiale. L’évolution des formations a changé l’usage du 10: Zidane a été l’autre immense 10 des Bleus, mais son rôle a évolué au fil du temps — durant l’Euro 1996 et la Coupe du monde 1998, il était l’un des deux milieux offensifs; en 2004, libre mais davantage sur le côté gauche dans le 4-4-2 de Jacques Santini; puis en 2006, axial et libre dans le 4-2-3-1 de Domenech, marquant l’apogée de sa carrière dans ce registre.

« Le football moderne a envoyé les numéros 10 sur les côtés », rappelait Platini, rappelant l’évolution générale du poste. Olise évolue aujourd’hui dans l’axe en équipe de France, mais joue aussi sur le côté droit au Bayern. « En fait, le numéro 10 a gagné en importance dans les systèmes sud-américains, comme Maradona ou Zico l’ont illustré, même si certains milieux se sont rapprochés de cette idée », ajoutait-il en observation générale sur la fonction.

À propos d’Olise, Alain Giresse, deuxième du Ballon d’Or 1982, souligne: « On ne peut que le saluer, et ce n’est pas du corporatisme. Quand il prend le ballon, on sent qu’il aime le jeu, qu’il a de l’imagination. Il a de la présence dans la surface, mais il joue pour les autres. » Selon Giresse, le 10 est avant tout au service des partenaires: « C’est parce qu’il a autant de qualités techniques et de vision du jeu qu’il peut faire jouer n’importe lequel de ses coéquipiers. »

Une histoire lourde à porter. La mythologie du 10, ravivée par la construction d’une animation offensive autour de la position axiale d’Olise, n’a pas été favorable à tous ses prédécesseurs. Après Platini, les espoirs des générations suivantes se sont éparpillés, entre oubli et promesse non tenue. Après Zidane, le profil qui s’était le plus approché n’a pas tenu longtemps: Gourcuff a brillé puis chuté, et Nasri ou Ben Arfa ont parfois été des malentendus récurrents. Dans cette zone, le joueur le plus influent sur la durée demeure Antoine Griezmann, certes, mais son héritage est complexe: il a été successivement second attaquant, meneur, puis neuf et demi, s’adaptant à des recentrages et à des changements de poste, tout en conservant le numéro 7. D’une certaine façon, Griezmann a montré qu’on peut brouiller les pistes tout en laissant une trace durable.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *