Singapour
Fernando Alonso a enflammé le Grand Prix de Singapour par sa combativité, sa malice et une dose marquée d’espièglerie légendaire, mais son coup le plus tranchant n’a pas eu lieu sur la piste. Le double champion du monde a décroché une septième place âprement disputée sous les lumières de Marina Bay, et ce sont autant ses prouesses en piste que son sens de la repartie qui ont attiré l’attention. Alonso a adressé une pique bien sentie à l’équipe de diffusion de la F1 pour avoir diffusé l’un de ses messages radio agacés, tout en ratant son intense duel de fin de course avec Hamilton.
Bonne stratégie pneumatique. Parti dixième, Alonso a rapidement bondi dans le peloton dans les premiers tours, avant qu’un arrêt au stand lent ne le fasse retomber en quinzième position, derrière le rookie des Racing Bulls, Isack Hadjar. Sans surprise, l’Espagnol n’a pas caché son irritation : « Si vous me parlez à la radio à chaque tour, je vais la déconnecter », lança-t-il à son équipe, réclamant un peu de tranquillité pour se concentrer sur sa course.
Mais le vétéran s’est rapidement ressaisi. Grâce à une stratégie soft–medium bien pensée, il a remonté le peloton et s’est lancé à la poursuite de la Ferrari de Hamilton dans les derniers tours : « La voiture était rapide, elle se comportait bien dans le premier relais; nous avons creusé un bel écart avec les pneus tendres, ils ont duré plus longtemps que prévu, donc c’était une très bonne nouvelle. »
« Ensuite, nous avons perdu du temps avec un arrêt lent, mais la voiture est restée très rapide dans le deuxième relais et nous avons fini à la même position », décrypte-t-il. « Il y a eu quelques belles batailles, et à Singapour ce n’est jamais facile de dépasser. Mais comme je l’ai dit, j’avais aussi un avantage en matière de pneus. Tout le monde est passé aux durs dans le deuxième relais, moi j’ai chaussé les mediums, donc c’était une bonne décision de l’équipe. Cet avantage en pneus m’a permis de dépasser. »
Alonso a franchi la ligne avec seulement 0,4 seconde de retard sur Hamilton, avant d’hériter de la septième place lorsque le Britannique a écopé d’une pénalité de cinq secondes pour dépassement des limites de piste.
Le duel oublié des caméras. Alors que les fans vibraient devant ce mano a mano final, beaucoup ont remarqué que la réalisation télévisée avait, de manière assez incompréhensible, raté la majeure partie de cette bataille. Ironie du sort, le compte officiel de la F1 avait plutôt mis en avant… le message radio furieux d’Alonso du début de course.
Jamais en reste lorsqu’il s’agit de faire passer un message avec humour, Alonso a répondu sur X (anciennement Twitter) avec une pique parfaitement calibrée : « La pole position est assurée pour la diffusion privée de la radio, maintenant il est temps d’ajuster la couverture principale et d’apporter toute l’action en piste aux fans ! Vamos ! »
Une remarque à la fois taquine et percutante, drôle mais pleine de vérité. Dans un week-end riche en rebondissements, Alonso a rappelé que la meilleure action de la F1 se déroule souvent en piste et pas seulement à la radio.
Et comme toujours, le pilote Aston Martin de 44 ans l’a fait avec un clin d’œil, un sourire, et une performance qui a tenu les tribunes en haleine… même si les caméras n’ont pas toujours suivi.
