Le marin de 41 ans, Charlie Dalin, a révélé avoir remporté le Vendée Globe en janvier, tout en souffrant d’une forme rare de cancer gastro-intestinal diagnostiqué en 2023 et toujours présent. Après un duel féroce avec Yoann Richomme, Dalin a pulvérisé le record du tour du monde en solitaire. Pendant 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes, il a affronté les caprices des mers et la maladie qui l’affectait. Cette double épreuve a marqué une page unique dans sa carrière.
Dans des entretiens à L Équipe et à l AFP, à l’occasion de la publication de son livre La Force du destin, Dalin est revenu sur son combat contre la maladie. Diagnostiqué fin 2023, ce cancer gastro-intestinal rare a été découvert peu avant le départ de la Transat Jacques Vabre, à laquelle il n a finalement pas pris part. À l’époque, son équipe avait évoqué un simple problème médical pour justifier son absence. Il décrit le diagnostic comme un choc et raconte ce moment comme une onde de choc qui résonnait dans sa tête, avec la révélation de la taille de la tumeur.
Quelques jours après, il a entamé un traitement d immunothérapie efficace. En janvier 2024, le professeur Le Cesne lui a indiqué que d autres sportifs avaient poursuivi leur carrière après ce traitement, ce qui l a rassuré. Il explique qu au début il ne pensait pas au Vendée Globe et qu il privilégiait d abord sa famille. Il a néanmoins pu reprendre la navigation, même diminué, avec l objectif de courir fin 2024 et de prendre sa revanche après une deuxième place en 2021.
En avril, Dalin participe à la Transat CIC ex Transat anglaise puis à la Transat New York-Les Sables. Il remporte ces deux épreuves avec 17 heures d avance sur le premier poursuivant, tout en admettant une fatigue importante. Cette série victorieuse a renforcé sa confiance et son envie de continuer, malgré le récit d un ventre qui lui rappellait ses maux passés.
Le 10 novembre 2024, il est au départ du Vendée Globe malgré une alerte et de nouvelles douleurs apparues peu avant. Un scanner rassure: la tumeur n a pas évolué. À bord de son Imoca, il suit un traitement quotidien adapté à sa maladie et les symptômes restent présents dans sa tête et son corps. Il raconte avoir souffert de douleurs abdominales et avoir dormi bien plus que d habitude, environ six heures et demie par nuit.
Sa victoire aux Sables-d’Olonne, deux mois après le départ, constitue une double délivrance. Gagner dans ce contexte est incroyable et il reconnaît qu il n a presque pas oublié la maladie, tout en savourant cette performance sans équivoque. Cette réussite survient après des contrôles médicaux répétés et des examens qui se poursuivaient même après l arrivée.
Mais le retour sur terre fut brutal. Les douleurs sont revenues et une opération est nécessaire car la tumeur a pris du volume. Trois semaines difficiles à l hôpital à Paris ont suivi: le transit ne redémarrait pas et il ne pouvait pas manger pendant cette période, signe d une période médicale extrêmement éprouvante.
Depuis, Dalin poursuit le combat, la maladie restant présente et limitant sa navigation régulière. Il a tout de même pu prendre la mer deux jours sur son monocoque Foncia, mais il précise que ce n est plus la même maladie ni le même traitement et que cela demeure une parenthèse à évaluer. Il n exclut pas de refaire des défis comme le Vendée Globe, des traversées en double ou le Rhum, selon l état et les paramètres médicaux.
Soutenu par son partenaire Macif, Charlie Dalin poursuit ce combat en famille à Concarneau et demeure déterminé à retrouver la barre lorsque la santé le permettra. Pour les fans, il reste l un des navigateurs qui savent écrire l histoire du sport avec une témérité et un courage qui inspirent.









