Gaël Dréan : la méthode Hébert et le parcours militaire

Gaël Dréan : la méthode Hébert et le parcours militaire

Révélation du Top 14, Gaël Dréan s’inspire d’une formation militaire et d’un esprit combatif forgé par des coaches du commando pour progresser au RC Toulon.

France

Le 13 septembre dernier, Toulon a vécu une réaction après être mené par Castres à Mayol. Le RC Toulon, mené 6-12, a basculé grâce à Gaël Dréan qui, après une percée d’environ 60 mètres, a échappé à cinq défenseurs et offert à l’équipe un essai déterminant dans une victoire 16-12. Cette action a donné le ton d’un match où l’ailier a été l’un des éléments déclencheurs de la remontée.

Jo Le Meur et Jean-Claude Delaye lors d'une séance de cadets
Jo Le Meur (à gauche) et Jean-Claude Delaye (à droite) avec le groupe des cadets dont faisait partie Gaël Dréan, lors d’une séance au « ECO » du camion. (DR)

Dans la sphère familiale, Gaël Dréan a grandi à Lorient, entouré de ses proches. Sa famille est sportive: son père est professeur de sport et ancien footballeur, sa mère est professeure de maths et coureuse de semi-marathons. Cet environnement a forgé un esprit discipliné et une volonté de fer chez le jeune ailier.

En cadets à Lorient, Delaye et Le Meur avaient mis en place des parcours d’obstacles inspirés des méthodes militaires. On appelle cela la méthode Hébert: des exercices qui mêlent endurance, polyvalence et agilité. Gaël et son frère Nathan faisaient partie d’un groupe de 22 joueurs soudés et affrontaient des séances où grimper et ramper servaient de base, avec des moyens du bord. Cette approche a façonné son état d’esprit sans faillir et nourri sa hargne sur le terrain.

Le jeune Dréan s’est révélé comme un compétiteur sans compromis: petit et mince enfant, mais doté d’un esprit combatif. Il arrivait toujours sur les points de chute et lisait rapidement le jeu adverse, des atouts qui lui ont valu d’être repéré par les clubs de l’élite. Jo Le Meur, son coach à Lorient, souligne sa capacité à être le premier à déclencher l’action et à décrypter les intentions adverses. Ces qualités ont accompagné son passage de Lorient à Rennes, puis à Plouzané et finalement à Lyon lors d’un tournoi à sept.

À Groix, lors d’un stage de cohésion façon fusiliers marins, les jeunes dormaient en tentes et s’entraînaient dès l’aube dans le froid. Modules de combat et exercices de boxe pied-poings faisaient partie du curriculum, destinés à désinhiber les peurs et à renforcer l’esprit d’équipe. L’objectif était aussi d’apprendre à gérer les aléas et à ne jamais reculer, quel que soit le contexte. Gaël se montre alors prêt à assumer des responsabilités plus importantes dans les groupes où il évolue.

Sur le terrain, les cadets du RUPL ne reculaient devant rien et Gaël se distinguait par sa vitesse et son sens du placement. Après Plouzané puis Rennes, il a été repéré par Pierre Mignoni lors d’un tournoi à Lyon et a rejoint Toulon en 2022. Le club a tout de suite pressenti le potentiel du jeune ailier, et l’opportunité toulonnaise est venue comme une suite logique à son parcours. Son arrivée au RCT a marqué le début d’une progression qui se poursuit aujourd’hui.

En termes de morphologie, Gaël Dréan est passé de 83 kg en 2022 pour 1,84 m à 89 kg aujourd’hui. Son entourage explique que ce surcroît de masse participe à la confiance retrouvée et à la capacité de résister dans les duels. Selon Anthony Couderc, responsable de la recherche et du développement du RC Toulon, sa vitesse maximale est de 36,8 km/h et son accélération atteint 5,40 m/s². Ces chiffres, couplés à sa force acquise en salle, témoignent d’un potentiel encore en progression à 24 ans.

Gaël Dréan est désormais perçu comme un élément clé du futur du RC Toulon, porté par une mentalité et un parcours atypique. Son histoire illustre comment une formation exigeante peut nourrir le haut niveau sur le long terme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *