Romain Grégoire est présenté comme l’atout majeur des Bleus en vue des Championnats d’Europe, fort de son explosivité et d’un tempérament de gagneur qui l’ont hissé, à 22 ans, au rang de leader dans son équipe professionnelle Groupama-FDJ. Son potentiel et son esprit de groupe laissent penser qu’il pourrait peser dans le final si un petit groupe se dispute le titre.
Une tête de leader
Le frère de Grégoire témoigne d’un compétiteur obstiné qui ne tolère pas d’être devancé et qui refuse de se contenter d’une course sans enjeu. Cette envie de victoire caractérise le coureur depuis ses débuts et leur donne une mentalité de vainqueur.
Chez Groupama-FDJ, il est devenu le leader numéro 1, avec six victoires cette saison, dont une étape du World Tour. Dans l’équipe de France, il pourrait se placer au cœur du groupe en cas de titre disputé dans un petit comté, et le pilote a rappelé qu’il ne se voit pas comme un leader au sens strict mais qu’il s’est préparé à être au top et à jouer un rôle aux côtés des meilleurs dans le final. Le sélectionneur Thomas Voeckler souligne sa confiance en lui et sa simplicité, qualités qui le rendent naturellement influent au sein du collectif.
Le coffre s’étoffe
En 2024, Grégoire a connu moins de victoires (une seule) car il a surtout disputé des épreuves du World Tour, inscrivant cette saison dans une stratégie à deux ans qui porte ses fruits. Le format du haut niveau est particulièrement exigeant, avec un tempo soutenu imposé par les coéquipiers à l’avant, un rythme qui peut être désagréable tant qu’on ne l’a pas vécu sur le terrain.
L’entraîneur Maxime Latourte rappelle qu’il faut supporter ce tempo longtemps pour pouvoir, à l’arrivée, être celui qui peut faire l’effort lactique au bon moment. C’était l’objectif à long terme; Grégoire a travaillé pour gagner en endurance afin de pouvoir lancer des attaques intenses même après environ 202,5 kilomètres de course ce dimanche.

Des jambes électriques
Le punch reste le superpouvoir de Romain Grégoire: sur des efforts de deux à trois minutes, il figure parmi les meilleurs au monde, selon son entraîneur. Cette capacité naturelle, associée à une excellente résistance lactique, était perceptible dès le départ et s’est renforcée grâce au travail—entraînement, nutrition et musculation—qui a fait progresser le coureur.
Sur Milan-San Remo, il a manqué un peu de jus en tentant de suivre Pogacar et Van der Poel dans la Cipressa, mais le champion d’Europe junior en 2021 croit qu’en cas de situation similaire aujourd’hui, il irait plus loin, même s’atteindre le sommet demeure une autre histoire et qu’il réitérerait l’effort.
Son premier objectif reste de survivre aux trois ascensions de Saint-Romain-de-Lerps (6,8 km à 7,3 %) pour atteindre le terrain de jeu du Val d’Enfer (1,7 km à 9,3 %), où il peut exploiter son terrain de prédilection.
À l’aise à vélo
Sa chute sous la pluie lors du Tour, alors qu’il était en échappée, est une exception dans une carrière marquée par le pilotage sur des terrains variés. Ancien habitué au VTT et au cyclo-cross, Grégoire a démontré sa capacité à piloter en descente, notamment en remportant le Tour de Suisse sous la pluie. Le sélectionneur rappelle qu’on ne choisit pas un coureur pour une seule performance: le pilotage et les choix techniques font partie de ses atouts, et face à une adversité importante, tout peut basculer.









