Le football périgordin traverse une période discrète, mais les sifflets locaux restent actifs et bien portés. Bastien Friscia et Lou-Ann Teillout forment le duo phare de l’arbitrage du District Dordogne-Périgord. À l’occasion du week-end des Journées de l’arbitrage, les 4 et 5 octobre, ils ont été mis sur le devant de la scène, symbole d’une relève prête à progresser. Leurs parcours témoignent d’une montée constante des jeunes officiels vers les niveaux nationaux.
Pour Friscia, âgé de 19 ans, l’arbitrage s’inscrit dans une trajectoire qui s’affirme depuis quatre ans. Sa saison 2024-2025 s’est conclue par le sifflet sur la finale de la Coupe de Dordogne U17, preuve de sa progression continue. Il avait déjà découvert le championnat de France National U17 il y a un an. Son aventure a commencé par un premier match en D1 U17 en Corrèze, à Saint-Germain-les-Vergnes, il y a quatre ans. Lors d’une séance de sensibilisation à l’arbitrage, il a découvert une vision du football différente qui l’a convaincu de s’y investir pleinement.
Le parcours de Friscia a également été façonné par le soutien du District, qui a parfois freiné son accès au niveau régional. Jonathan Blondy a mis la formation des jeunes arbitres au centre de son discours et l’a accueilli au sein du District Dordogne-Périgord pour accompagner sa progression. En juin 2024, il a obtenu l’examen de Jeune Arbitre fédéral, ouvrant les portes des matches U17. Cette réussite a renforcé son assurance et sa motivation, et il a exprimé le souhait de rendre fier son père. Sur le terrain, il privilégie la communication plutôt que l’autorité brute. Aujourd’hui, il est observé pour une éventuelle progression vers les U19 Nationaux, voire vers le N3 chez les seniors, mais il préfère se concentrer sur une bonne saison et voir ce que l’avenir lui réserve.
De Clairefontaine à Toulouse
Lou-Ann Teillout, de son côté, a choisi de prendre un peu de recul pour combiner arbitrage de haut niveau et études de médecine. Cette saison, elle n’officie pas en U19 Nationaux, ce qui lui manque un peu, mais elle assume ce choix. À 18 ans, cela fait maintenant cinq ans qu’elle officie, après avoir pratiqué le football pendant dix ans. Tout a commencé à Notre-Dame-de-Sanilhac, lors d’un match de U13 à 8, avant d’embrasser les rangs supérieurs sous l’œil attentif des observateurs. Elle a travaillé sa dimension physique et sa précision, ce qui lui a permis d’atteindre la catégorie U17 en R1. Lors de ses premiers arbitrages chez les majeurs, elle était mineure, et l’apparition du statut Jeune Arbitre fédérale féminine (Jaff) a constitué un cadre essentiel pour les jeunes femmes.

Elles étaient 16 présélectionnées pour un stage à Clairefontaine en juin 2024; huit ont été retenues pour diriger les U19 Nationales féminines. Le grand saut a eu lieu en septembre 2024 avec un match Toulouse-Montpellier, après un stage intensif avec toutes les lauréates et, pour favoriser la cohésion, une chanson à interpréter devant le groupe. « Cela s’est bien passé, mais la pression était importante. Je suis timide, cela se voyait, mais l’arbitrage m’a aidée à m’affirmer et m’a apporté une maturité humaine », raconte-t-elle. Cette expérience l’a poussée à ralentir pour privilégier ses études, sans toutefois abandonner le sifflet : elle reste prête à diriger des matches en Ligue ou en District lorsque l’occasion se présentera.
En parallèle, Lou-Ann voit l’avenir avec détermination, prête à évoluer dans les compétitions de haut niveau une fois ses études avancées, et à continuer d’apporter une perspective féminine nouvelle au sein du football amateur et professionnel.









