France
Roland Bertranne, né le 6 décembre 1949, est décédé jeudi à l’âge de 75 ans. Le centre pyrénéen a fait partie de l’équipe de France victorieuse d’un Grand Chelem dans le Tournoi des cinq nations, une performance historique pour le XV de France. Surnommé « le petit taureau furieux » par le commentaire de l’époque, il s’est imposé comme un élément clé de la ligne arrière. Sa disparition laisse un vide dans le rugby français et ses archives témoignent d’un joueur discret mais déterminant.
Centre percutant et plaqueur redoutable, il a participé au Grand Chelem de 1977 lorsque les quinze joueurs alignés par l’entraîneur Jean Desclaux disputent les quatre rencontres du Tournoi des cinq nations. Bertranne a inscrit un essai contre l’Écosse (23-3) lors de l’avant-dernier match, disputé au Parc des Princes le 5 mars. Il est l’un des témoins clefs de cette année historique, et la Fédération française de rugby a salué sur les réseaux sociaux « un centre exemplaire, discret et humble ». Entre 1973 et 1979, il enchaîne 46 capes d’affilée, record encore en vigueur et souligné comme une prouesse dans le rugby moderne.
Le commentateur vedette de l’époque, Roger Couderc, le surnommait déjà « le petit taureau furieux ». Bertranne est aussi un élément clé du jeu de l’équipe de France sous la direction de Jean Desclaux. Il évolue si solidement dans la ligne arrière qu’il participe à un deuxième Grand Chelem en 1981, sous Jacques Fouroux, et est titularisé à nouveau lors de ce tournoi. Son rôle dans l’alignement tricolore est alors considéré comme central, mêlant puissance et précision.
En dehors du rayonnement international, Bertranne se distingue par son parcours avec le Stade Bagnérais, club des Hautes-Pyrénées qui n’a jamais remporté le bouclier de Brennus. Il atteint à deux reprises la finale du Championnat de France, perdue face à Narbonne en 1979 et à Béziers en 1981. Après sa retraite internationale annoncée après le dernier test-match contre la Nouvelle-Zélande en novembre 1981, il participe au Paris-Dakar 1982 et termine sixième avant de revenir terminer sa carrière à Bagnères-de-Bigorre. Il est resté président d’honneur de ce club jusqu’à son décès et continué d’aller au stade tant que sa santé le lui permettait.
Présent au club jusqu’au bout, il a été décrit par Philippe Arberet, co-président du club, comme « un monsieur du rugby français, un ami, quelqu’un d’extraordinaire ». Roland Bertranne laisse une empreinte durable dans le rugby du grand sud et demeure une figure marquante des années 1970 pour les Bleus.
