Rwanda
Plus encore qu’en 2024, celui qui a décroché dimanche 28 septembre au Rwanda une nouvelle couronne mondiale a frappé les esprits à Kigali au bout d’une incroyable saison. Son pouvoir semble sans limite et ses exploits se répètent avec une régularité impressionnante. Cette performance confirme l’emprise d’un coureur capable de transformer une course en démonstration de maîtrise. Pogacar porte, plus que jamais, les couleurs du cyclisme slovène sur la scène mondiale.
Pour mettre cette conquête en perspective, l’histoire offre un croisement avec l’épisode de 1968 où Vittorio Adorni a mené une échappée de 90 kilomètres, avec près de dix minutes d’avance sur son dauphin et sur l’ensemble des principaux prétendants. Adorni, parti très tôt dans cette échappée (avec Van Looy notamment), était alors équipier de Merckx chez Faema le reste de la saison. Cet écho démontre que Pogacar n’est pas le seul à écrire l’histoire, mais son avance et sa constance le placent dans une autre dimension.
Le leader d’UAE est devenu le premier à pouvoir rivaliser, des décennies après, avec le Cannibale sur les plus grands rendez-vous. Sur le Mondial, Pogacar affirme sa position et démontre une capacité à faire cavalier seul quand il le décide. Dans l’histoire des grandes courses, Merckx demeure l’ombre qui plane, mais Pogacar s’impose comme un adversaire redoutable à chaque échéance.
- Championnat du monde: Pogacar 2 – Merckx 2
- Tour de France: Pogacar 3 – Merckx 4
- Giro: Pogacar 3 – Merckx 1
- Vuelta: Pogacar 0 – Merckx 0
- Milan–San Remo: Pogacar 5 – Merckx 0
- Tour des Flandres: Pogacar 1 – Merckx 2
- Paris–Roubaix: Pogacar 2 – Merckx 0
- Liège–Bastogne–Liège: Pogacar 3 – Merckx 3
- Tour de Lombardie: Pogacar 1 – Merckx 4
- Flèche Wallonne: Pogacar 3 – Merckx 2
Dimanche, tout le monde savait qu’il allait faire rougir le Mont Kigali, dans une ambiance différente de celle du Convention Center de Kigali. Mais lorsque Pogacar est parti en solitaire, seuls Del Torro et Ayuso, ses partenaires, l’accompagnaient; les autres n’ont même pas tenté de le suivre. Cette démonstration de force illustre une capacité à prendre le contrôle des courses quand il le décide et à franchir des paliers qui semblaient inatteignables pour les autres coureurs.
À 27 ans, le match Merckx – Pogacar se poursuit, et le Slovène se montre aussi performant que le Cannibale à certains moments clés. Il devance Merckx sur le Tour et sur Milan–San Remo, mais il reste en retard sur d’autres grandes compétitions. Pour résumer l’état des lieux à ce jour, voici les chiffres croisés : Championnat du monde : 2-2 ; Tour de France : 3-4 ; Giro : 3-1 ; Vuelta : 0-0 ; Milan–San Remo : 5-0 ; Tour des Flandres : 1-2 ; Paris–Roubaix : 2-0 ; Liège–Bastogne–Liège : 3-3 ; Tour de Lombardie : 1-4 ; Flèche Wallonne : 3-2.
Annoncés pour les Championnats d’Europe en Drôme-Ardèche cette semaine, Pogacar pourrait remettre ça et viser un maillot qu’il n’a jamais porté, s’il décide d’aller jusqu’au bout de ce nouveau défi. L’échéance européenne s’inscrit dans une saison où le Slovène a démontré qu’il peut rester au plus haut niveau et imposer son rythme sur les courses les plus relevées du calendrier.
