Le Mondial, trois victoires en Coupe du monde et le classement général en ligne de mire : c’était impensable en début de saison pour Arthur Pilard. Le Breton a surmonté des années marquées par les blessures et des périodes plus difficiles pour aligner des performances qui ont marqué la saison. Ses résultats ont été plus constants et, à ce stade, il peut dire que son objectif principal est atteint, même s’un petit regret demeure avec une deuxième place au championnat d’Europe. Cette saison apparaît comme particulièrement riche et formatrice, et ouvre des perspectives nouvelles pour les échéances à venir.
Peu de pilotes ont réussi ce double Mondial-Coupe du monde la même année : seulement cinq athlètes partagent cet exploit, parmi lesquels Māris Štrombergs, Joris Daudet, Sam Willoughby et Romain Mahieu. Pour Pilard, faire partie de ce club est un honneur, même s’il reconnaît que leur palmarès différent le place sur une autre trajectoire. L’honneur compte, mais l’objectif est aussi de rester concentré sur sa propre progression et sur la façon d’aller chercher des titres au plus haut niveau.
Le début de semaine sur la piste a été mentalement exigeant : remettre les pieds sur le tracé après un début lent a demandé du temps. Pilard a pris son temps et a progressé au fil des tours, jusqu’à se sentir en pleine possession de ses moyens lorsque la compétition a démarré. Il a compris qu’il fallait faire le travail et qu’un bon déroulement pouvait tout changer, surtout dans une épreuve aussi compétitive.
Le doute a laissé place à une conviction forte lorsque, après sa victoire le premier jour, il n’avait plus que 70 points de retard sur Sylvain André. Avec ce dernier encore en tête des classements, l’écart symbolique pouvait basculer en faveur du Breton si les conditions étaient réunies. En arrivant au dernier rendez-vous, Pilard a abordé la finale avec une mentalité conquérante et a su maîtriser le scénario pour s’emparer du général.
Sur la scène française, la rivalité sportive demeure et l’entraide entre les pilotes du BMX national est palpable. La sélection et les échanges entre coéquipiers se renforcent quand les résultats le permettent, et Pilard rappelle que l’entraide compte autant que la compétition sur les pistes. Cette harmonie est perçue comme une force du BMX tricolore, qui pousse chacun à progresser.
Cette semaine en Argentine a également mis en lumière la réalité logistique de la compétition : Pilard et Sylvain André ont partagé une chambre parce que la fédération a choisi de réduire le déplacement et que les frais étaient élevés. Malgré cette proximité forcée, la rivalité demeure sur la piste mais les deux champions restent professionnels et solidaires en dehors des épreuves. L’objectif pour Pilard est désormais clair : viser Los Angeles 2028 et choisir ses courses judicieusement pour optimiser sa préparation financière et sportive.
Pour l’avenir, les plans restent simples : continuer à progresser, tester de nouvelles courses et préparer les rendez-vous majeurs pour être en forme en 2028. Le prochain championnat du monde se tiendra en Australie et Pilard envisage d’y aller en amont pour être compétitif. En parallèle, la priorité est de maximaliser les conditions pour être performant et rester dans le haut du tableau, tout en poursuivant le travail sur sa confiance et son mental.









