Canada a créé la surprise en battant la Nouvelle-Zélande 34-19 à Bristol, lors de la Coupe du Monde de rugby féminin. Les six fois champions du monde ont été dépassés par l’effort collectif des Canadiennes, qui s’ouvrent désormais une voie vers un sacre historique. Ce succès marque l’une des démonstrations les plus nettes du tournoi et pourrait, avec le recul, figurer parmi les meilleures performances jamais vues en Coupe du Monde féminine.
Les Black Ferns, habitués à dominer la scène mondiale, ont été dépassés par une équipe canadienne soudée et appliquée, qui a contrôlé le match dès les premiers instants et n’a jamais vraiment laissé la révolte adverse s’installer. Au fil du temps, le Canada a montré une maîtrise rare dans les deux heures de jeu, sans fléchir.
Le Canada a été discipliné en défense, en maintenant les corps debout et en ne disputant pas systématiquement chaque ruck, tout en menant une attaque volontaire, envoyant les avants sur les extérieurs pour tester les remparts près de la mêlée des Black Ferns et obtenant des premiers avantages notables. Quand une opportunité se présentait, l’équipe était créative et astucieuse, avec le demi d’ouverture Taylor Perry déployant un véritable arsenal technique.
Justine Pelletier a lancé l’action après une belle combinaison d’Alysha Corrigan côté aile et une remise de Perry, puis Asia Hogan-Rochester a profité d’une passe diagonale pour battre Renee Holmes et inscrire le deuxième essai. Lorsque Florence Symonds a conclu une action construite sur l’aile droite après une longue série de quinze phases, les espoirs d’un troisième titre pour les Black Ferns semblaient s’éloigner dans la nuit brioste, alors que le match se mit peu à peu en place.
Il a fallu trois gestes de haut niveau pour faire basculer le match en faveur du Canada. Le retour au jeu après la pause a été marqué par l’entrée en jeu décisive des Canadiennes: Stacey Waaka a tenté de relancer la machine néo-zélandaise, et Chryss Viliko avec Georgia Ponsonby ont montré des qualités techniques et une vitesse qui n’ont pas suffi à faire basculer le cours du duel. Tanya Kalounivale a ensuite scellé le travail des Néo-Zélandaises avec un essai puissant de près.
Mais l’issue revenait clairement au Canada: Pelletier, active et brillante tout au long du match, a reçu une passe providentielle et a lancé Sophie de Goede qui a franchi sous les poteaux pour le troisième essai canadien et un avantage désormais irréversible. Aucune pénalité n’a été concédée à la mi-temps, signe d’une performance globalement maîtrisée et posée.
La démonstration des Canadiennes s’est poursuivie malgré les difficultés logistiques et le financement souvent nécessaire pour soutenir leur préparation: la plupart des joueuses évoluent loin de chez elles, contraintes de chercher des opportunités à l’étranger pour disputer des rencontres de haut niveau. Du côté néo-zélandais, les efforts ont finalement été insuffisants pour éviter une défaite qui les obligera à disputer le match pour la troisième place plutôt que la finale, lors du double programme du week-end suivant. Kennedy Tukuafu, co-capitaine des Cannucks, a exprimé son émotion: « Je suis dévastée. Ce n’est pas la façon dont nous imaginions notre parcours se terminer. Bravo au Canada. Nous avons manqué de discipline et n’avons pas conservé assez le ballon pour marquer. »
Le monde du rugby féminin retient donc la performance historique du Canada et attend désormais de voir qui sortira vainqueur du duel Angleterre-France, dans une étape où les Canadiennes pourraient encore marquer les esprits et nourrir l’espoir d’un nouveau chapitre dans cette Coupe du Monde.









