Une finale marquée par une apothéose olympienne : Carlos Alcaraz, prodige espagnol de 22 ans, a vengé sa défaite de Wimbledon en empêchant Jannik Sinner d’emporter un deuxième titre d’affilée à l’US Open. Avec ce succès, l’Espagnol signe son sixième trophée en Grand Chelem et s’empare de la première place mondiale, dans une démonstration de constance et de maîtrise qui a tenu en échec son rival sur les points clés du duel.
Sous les yeux du président des États-Unis, Donald Trump, premier chef d’État américain en exercice à assister à une finale à Flushing Meadows depuis Bill Clinton en 2000, le Murcien de 22 ans a pris le meilleur départ en s’imposant 6-2 dans le premier set. Sinner a ensuite répliqué pour le breaker suivant, avant qu’Alcaraz ne retrouve son niveau dans les manches suivantes et ne scelle le titre en quatre sets, 6-2, 3-6, 6-1, 6-4.
À l’issue du match, accroupi sur sa raquette après la balle de match, Alcaraz a partagé une accolade chaleureuse avec son adversaire au filet avant d’effectuer son traditionnel swing de golfeur, cette fois en direction de Donald Trump, fidèle passionné de la petite balle blanche.
« Depuis les premiers tours jusqu’à la fin du tournoi, c’est le meilleur tournoi que j’aie jamais joué », a déclaré le champion en conférence de presse. « Mon niveau a été très constant pendant le tournoi », a-t-il ajouté, se disant « fier » de cette régularité qui a tracé son chemin jusqu’au titre.
De son côté, Jannik Sinner n’a pas caché sa déception: « Il a mieux joué que moi », avouant avoir été « très prévisible » dimanche et admettant qu’il devra, désormais, apporter davantage d’imprévisibilité dans son jeu pour renverser la tendance dans les prochains rendez-vous. « À partir de maintenant, je vais essayer de faire quelques changements, d’être un joueur un peu plus imprévisible, quitte à perdre certains matchs », a poursuivi le Italien, qui entend travailler sur son service pour mieux perturber ses adversaires.
Aux côtés d’Alcaraz, Juan Carlos Ferrero, l’ancien numéro un mondial devenu son entraîneur, a salué une performance « parfaite ». « Il ne me dit pas très souvent que j’ai joué à la perfection », s’est amusé le coach, avant d’ajouter que « si je veux battre Jannik, je dois jouer à la perfection ». Alcaraz, pour sa part, a souri et précisé que ce niveau affiché pendant tout le tournoi est le plus haut qu’il ait atteint sur une grande épreuve. Au passage, le bilan dans ses duels avec Sinner penche désormais en sa faveur, à dix victoires contre cinq.
Le respect s’est étendu aux légendes du tennis qui ont félicité le jeune prodige sur les réseaux sociaux. Rod Laver et Billie Jean King ont envoyé leurs encouragements, tandis que Rafael Nadal a lui aussi salué « tout le travail qui se cache derrière cette grande saison ».
Un cadre et une finale marqués par des retards et des enjeux
Comme en 2024, les deux « rois » du circuit ATP termineront la saison avec deux titres du Grand Chelem chacun, l’Open d’Australie et Wimbledon pour Sinner, Roland-Garros et l’US Open pour Alcaraz. La finale n’a pas atteint les mêmes sommets d’intensité qu’à Paris, où Sinner avait dû sauver trois balles de break dans un autre duel épique avec son rival pour arracher une deuxième Coupe des Mousquetaires d’affilée. Cependant, le spectacle proposé sur le Central a tenu son public en haleine grâce à des échanges de fond de court et à des amorties chirurgicales, dans un contexte où l’attente était forte et l’ambiance soutenue.
Le tonnerre de la sécurité et les mesures renforcées liées à la présence présidentielle ont retardé l’entrée des spectateurs et le début du match d’environ une demi-heure. Le public, qui avait commencé à se masser autour du Central, a vécu une entrée tardive du favori, avec des sifflets et des applaudissements qui se mêlaient lorsque l’image de Trump est apparue sur les écrans géants. Malgré ce départ fleuri de bruit et de tension, le tennis est vite revenu au cœur de l’arène, porté par des échanges de fond de court et des services agressifs qui ont défini le rythme du duel.
Dans l’ensemble, Alcaraz a pris les commandes dès les premiers échanges, breakant deux fois Sinner pour s’adjuger la première manche en moins de quarante minutes. Sinner a répliqué en levant son niveau dans le deuxième acte pour s’imposer 6-3, avant qu’Alcaraz ne resserre l’étau et ne domine les moments importants du troisième et du quatrième sets, consolidant ainsi son succès sur le ciment du Central, désormais couvert après les averses qui avaient retardé le début de la journée.
Au terme de cette finale, Alcaraz confirme son statut de leader du tennis mondial et prolonge une rivalité qui a particulièrement marqué l’année. Sa victoire réaffirme également l’attrait d’un Grand Chelem qui, comme toujours, attire le public, les regards et les attentes, avec l’Espagnol et l’Italien désormais au pinacle du circuit.
En guise de perspective, ce sacre place Alcaraz en route vers de nouveaux records et éclaire l’avenir de la saison avec la perspective de rester au sommet du tennis mondial. Pour les fans, c’est une démonstration éclatante que la persévérance et l’élégance technique peuvent triompher sur les plus turbulents des week-ends new-yorkais, et que le duo Alcaraz – Sinner demeure l’un des plus passionnants à suivre sur le circuit, à la fois dans les titres et dans les duels qui pourraient encore écrire l’histoire du tennis.









