La boxe française traverse une période de turbulence qui frappe directement ses chances sur la scène internationale. À Liverpool, pour les Mondiaux organisés par World Boxing, les représentantes tricolores ne pourront pas concourir en raison d’un retard dans la transmission des résultats des tests de féminité, une mesure qui pénalise l’ensemble de l’équipe féminine et fait écho à des enjeux de governance au sein de la fédération.
Cinq athlètes figuraient initialement sur la liste des engagées: Romane Moulai (-48 kg), Wassila Lkhadiri (-51 kg), Melissa Bounoua (-54 kg), Sthélyne Grosy (-57 kg) et Maëlys Richol (-65 kg).
Contexte des tests de féminité et cadre réglementaire
World Boxing a rendu obligatoires ces contrôles en mai dernier, inscrivant les tests de féminité au cœur des conditions d’accès aux Mondiaux. En France, la pratique est encadrée et ne peut être réalisée que selon des conditions strictes, ce qui a compliqué la procédure avant le départ pour Liverpool. Les responsables français ont tenté de contourner l’obstacle en s’appuyant sur un laboratoire britannique accrédité par World Boxing, en espérant que les résultats seraient disponibles dans les délais requis.
Or, malgré les garanties répétées de l’instance internationale, le laboratoire recommandé n’a pas été en mesure de livrer les résultats à temps. La Fédération française de boxe déplore cette défaillance et précise que l’exclusion touche non seulement les boxeuses françaises mais aussi d’autres athlètes de délégations étrangères dans une situation similaire.
Réactions et retombées
La Fédération française ne cache pas son mécontentement: « C’est une catastrophe sportive » et « une faute professionnelle de la part des personnes en charge des athlètes », a déclaré Estelle Mossely, ancienne finale olympique et candidate malheureuse à la présidence de la FFBoxe l’an dernier, en reactionnant sur la situation.
Le contexte international rappelle des épisodes antérieurs: près d’un an après la controverse des JO de Paris impliquant des questions de féminité chez des boxeuses venues d’Algérie et de Taïwan, toutes deux absentes à Liverpool, World Boxing avait instauré ces tests comme condition d’accès. Aujourd’hui, la fédération française déplore le décalage et appelle à une meilleure coordination afin d’éviter que de tels retards ne fassent échouer des délégations sur la scène mondiale.
Vers de nouvelles perspectives pour la boxe féminine française
Ce revers constitue un coup dur pour la boxe française et pour la Fédération française, qui devront réévaluer les modalités de coopération avec World Boxing et les obligations liées aux contrôles de féminité afin de prévenir de futurs incidents. En attendant Liverpool, la team féminine nationale demeure privée d’un rendez-vous majeur, signe des défis logistiques qui accompagnent des évolutions réglementaires sensibles dans la discipline.









