Coupe du monde de rugby : le Brésil, la grande inconnue pour les Bleues

Coupe du monde de rugby : le Brésil, la grande inconnue pour les Bleues

Le XV de France affronte le Brésil lors de la Coupe du monde de rugby en Angleterre, une équipe encore méconnue mais pleine d'émotion et d'incertitude.

France, Angleterre
La Française Kelly Arbey et la Brésilienne Tais Prioste

Pour son deuxième rendez-vous de la phase de poules, le XV de France croise le chemin du Brésil, une équipe encore méconnue qui dispute son tout premier Mondial en Angleterre. Dans le cadre du tournoi, les Bleues évoluent au Sandy Park d’Exeter, dans une affiche qui évoquerait davantage le football que le rugby, tant la présence du Brésil à ce niveau reste inédite.

Le Brésil, surnomé “Yaras” en hommage à une figure mythologique amazonienne, n’a connu son premier test international qu’en 2008. Dix-sept ans plus tard, dans un pays où le football occupe une place quasi religieuse, le rugby féminin s’appuie sur un public encore confidentiel. Avant le coup d’envoi, le sélectionneur Emiliano Caffera rappelait les difficultés locales: au Brésil, le rugby à XV est peu répandu, ce qui a rendu la préparation particulièrement exigeante.

« On ne sait pas du tout à quoi s’attendre »

Pour le staff français, l’inconnu brésilien est palpable. Le sélectionneur David Ortiz soulignait que cette équipe demeure difficile à cerner faute de contenu disponible, promettant toutefois une approche axée sur le travail collectif des Bleues et l’insistance sur leur propre jeu. La capitaine Marine Ménager évoquait également l’excitation et l’incertitude qui entourent ce que peut apporter le Brésil sur le terrain.

Parmi les 32 Brésiliennes retenues, une seule joue en France, la pilier Tais Prioste, arrivée à Bobigny en 2024 après une année passée à Montpellier. Avant le match, la jeune dirigeante évoquait le caractère historique de cette première Coupe du monde et l’espoir qu’elle représente pour les prochaines générations d’athlètes brésiliennes.

Lors du premier affrontement du Brésil, contre l’Afrique du Sud, les Yaras ont été largement dépassées (66-6) physiquement, mais elles ont aussi montré des promesses techniques au contact et dans le jeu au large. Le décor posé par leur sélectionneur, l’ancien international Emiliano Caffera, et par la capitaine Ménager offrait un cadre d’analyse: un Brésil capable de surprendre si l’exécution et l’engagement collectif sont au rendez-vous.

Un quinze de départ remanié

Du côté de l’équipe de France, ce rendez-vous a été l’occasion d’un turnover notable. Onze des quinze titulaires contre l’Italie ont été mis sur le banc ou reposés, alimentant la logique d’un pack renouvelé et d’un des quinze réunissant jeunesse et expérience. La deuxième ligne réunissait Taïna Maka et Hina Ikahehegi, toutes deux avec une moyenne d’âge de 21 ans et 3 sélections, symbolisant la montée en compétence du XV de France. La charnière, elle, bénéficie du retour de Pauline Bourdon Sansus associée à Lina Queyroi, qui a occupé l’ouverture tout au long de l’année 2024.

Cette composition reflète une approche volontairement ambitieuse, axée sur la construction et la cohérence du projet tricolore. Comme l’assurait Gaëlle Mignot à la veille du match, l’objectif n’est pas de tout bouleverser, mais de fixer des exigences élevées et de progresser par rapport au projet global. L’idée est claire: rester concentrés sur eux-mêmes et s’appuyer sur leurs forces pour poursuivre le début de Coupe du monde de manière optimale.

Enjeux et perspectives

Pour le Brésil, l’affrontement contre les Bleues représente un test majeur face à une nation expérimentée et techniquement bien rodée, même si les Yaras restent porteuses d’un potentiel surprenant. Pour les Bleues, ce match s’inscrit comme une étape vers l’élévation du niveau et la consolidation d’un esprit collectif capable de gérer l’intensité et la vitesse du jeu adverse.

Le contexte de cette rencontre, entre une équipe brésilienne en quête de reconnaissance et une France ambitieuse de confirmer son statut dans le rugby féminin mondial, illustre bien le thème central de cette Coupe du monde: le mélange d’émotions, d’incertitude et d’ambition qui caractérise les premiers jours du tournoi.

En France, l’objectif reste clair: imposer le rythme, maîtriser le ballon et démontrer les qualités qui ont fait la force du XV de France jusqu’ici. Face au Brésil, les Bleues chercheront à traduire leur potentiel en performance tangible, tout en restant attentives à l’évolution d’un adversaire qui peut parler au travers d’un rugby parfois improvisé mais toujours engagé.

Au terme de ce duel, l’équipe française espère continuer sur sa lancée et faire monter en puissance son rugby d’ensemble, dans une Coupe du monde où les enjeux s’élèvent et où chaque adversaire peut révéler des ressources inattendues. Le duel France – Brésil s’inscrit ainsi comme une étape clé dans la progression du XV de France et dans la quête des Yaras de s’imposer comme une menace crédible sur la scène internationale.

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