Les sports genrés : défis et avancées dans la pratique sportive

Les sports genrés : défis et avancées dans la pratique sportive

Découvrez comment les sports sont encore marqués par le genre, avec des témoignages inspirants sur la lutte pour l'égalité dans le sport en France.

France

Dans le cadre de la coupe du monde de rugby féminin qui débute le 22 août en Angleterre, des témoignages de femmes et d’hommes illustrent une réalité parfois perçue comme genrée dans le monde du sport. Yvette, Germain et Gabrielle se confient sur les obstacles et les progrès réalisés pour que les pratiques sportives ne soient plus enfermées dans des clichés masculins ou féminins.

Yvette Palatino : briser les clichés et pousser la boxe féminine

À la tête de l’association « Allez les filles », Yvette Palatino porte un combat dédié à la boxe féminine. Chaque semaine, elle entraîne des sportives qui apprennent à maîtriser les uppercuts et les crochets du droit. Ancienne championne de kickboxing en 1992 et première entraîneuse de boxe en France, elle s’est donnée pour mission d’écrire une autre histoire pour les femmes dans un sport longtemps considéré comme masculin. Ses mots résonnent avec force: on lui disait autrefois que la boxe n’était pas pour les femmes et qu’elle devait privilégier les rôles traditionnels, comme rester derrière les fourneaux ou s’occuper des enfants. Elle raconte aussi avoir reçu une serpillère accompagnée de gants de ménage, autant dire qu’elle a dû affronter les clichés là où on l’attendait le moins. Depuis des années, elle s’efforce de démontrer que les femmes peuvent pratiquer la boxe, en compétition comme les hommes, et que cette détermination est une force qui pousse les femmes à s’imposer dans des espaces longtemps réservés au genre masculin.

Germain Louvet : la danse comme expression de soi et lutte contre les stéréotypes

Germain Louvet, danseur étoile du ballet de l’Opéra de Paris depuis 2016, est né d’un désir ténu mais puissant de danser, « par hyperactivité », selon ses mots. Son parcours a été marqué par des difficultés identitaires et des insultes liées au genre, notamment le surnom dévalorisant de Germaine qui l’a profondément vexé. « Je suis un garçon et je fais de la danse », rappelle-t-il, soulignant que la passion ne devrait jamais être conditionnée par le genre. Pour lui, la danse devient un moyen d’exprimer toutes les facettes de soi, au-delà des étiquettes traditionnelles. Il affirme que la virilité n’est pas une catégorie fixe et que chacun peut exprimer sa masculinité ou sa féminité tel qu’il le souhaite, sans que cela doive être déterminé par le genre.

Gabrielle Vernier : le rugby féminin, une visibilité encore insuffisante

Gabrielle Vernier, 28 ans, joue pour Blagnac et occupe le rôle de center international. Richesse de palmarès et distinction individuelle, elle est aussi porteuse d’un autre paysage du sport : le rugby féminin souffre encore d’un manque de visibilité et d’une reconnaissance moindre, malgré des titres et des performances qui rivalisent avec ceux des équipes masculines. Elle rappelle qu’être championne ou meilleure internationale ne suffit pas à changer les mentalités lorsque les médias et les publics ne donnent pas la même exposition au rugby féminin. Sa petite taille, loin d’être un obstacle, devient même un atout dans certaines phases de jeu, mais cela ne suffit pas à dissiper les clichés sur la force et l’endurance exigées par le rugby. Pour elle, l’ouverture médiatique et une perception plus inclusive du sport sont essentielles afin que le rugby, qu’il soit masculin ou féminin, soit réellement accessible à tous.

Ces parcours témoignent d’un mouvement en cours pour déconstruire les idées reçues autour des sports genrés et montrer que les qualités sportives ne dépendent ni du sexe ni des codes traditionnels. Le rendez-vous avec la coupe du monde de rugby féminin illustre à quel point la France peut porter ces débats sur la scène internationale, tout en appelant à une médiatisation plus équilibrée et à une ouverture d’esprit plus large dans les clubs et les fédérations.

Parallèlement, les trajectoires de Yvette, Germain et Gabrielle soulignent une aspiration commune: voir les femmes et les hommes accéder librement à des disciplines longtemps mixtes dans l’imaginaire collectif, et ce sans que leur genre soit un critère déterminant. En France, les sports genrés, tels que le rugby féminin, la boxe féminine et la danse, s’inscrivent dans une dynamique d’égalité et de reconnaissance qui reste encore à consolider, mais dont les témoignages apportent une énergie nouvelle et mobilisatrice pour l’avenir.

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