Le maillot à pois du Tour de France fête ses 50 ans en 2025
Depuis sa création en 1975, le maillot à pois rouges sur fond blanc est bien plus qu’un simple vêtement pour les coureurs du Tour de France : il incarne la bravoure et la ténacité des grimpeurs qui se battent pour dominer les cols pyrénéens et alpins. À l’occasion de son cinquantième anniversaire en 2025, retour sur l’histoire emblématique de cette tunique qui a su s’imposer comme un symbole incontournable du cyclisme.
Une origine pleine de symbolisme
C’est lors de l’été 1975 que la légende du maillot à pois voit le jour. Lors de la seconde étape du Tour, le Belge Lucien van Impe devient le premier à porter cette tunique distinctive, symbole du meilleur grimpeur. À l’époque, cette distinction existait déjà depuis 1933 avec le Grand Prix de la Montagne, mais c’est en 1975 que l’idée d’un maillot spécifique voit le jour, sous l’impulsion de Félix Lévitan, coorganisateur du Tour. L’inspiration provient d’un coureur des années 1930, Henri Lemoine, surnommé « le bouledogue », qui portait un maillot blanc brodé de pois rouges, rappelant les casaques de jockeys pour ne pas passer inaperçu dans la course.
Une histoire riche en chiffres et en exploits
Depuis sa naissance, près de 173 coureurs, dont 11 femmes lors des éditions féminines, ont arboré le maillot à pois. Parmi eux, les figures emblématiques telles que Richard Virenque, qui a marqué l’histoire de ce maillot en le portant à six reprises, dont une période de domination entre 1994 et 1997. Virenque, souvent associé à cette tunique, a su en faire un symbole de courage et de persévérance, notamment lors de ses exploits pyrénéens. La dernière à avoir décroché le maillot à pois en 2024 est la cycliste belge Justine Ghekiere.
Les dénivelés et les cols mythiques
Le Tour de France 2025 accumule un dénivelé positif total de plus de 52 500 mètres, équivalent à six ascensions de l’Everest. Parmi les nombreux cols pyrénéens et alpins, le col de la Loze, culminant à 2 304 mètres, représente le point culminant de cette édition. Prévu pour la 18e étape, il offre une double récompense : 40 points pour le premier à l’atteindre, grâce au prix Henri-Desgrange, et une étape décisive pour le classement du meilleur grimpeur. Historiquement, l’étape la plus difficile reste celle entre Saint-Gervais et Sestrière en 1992, avec un dénivelé de près de 7 000 mètres, remportée par Claudio Chiappucci.
Les enjeux financiers et la compétition
Au-delà de la gloire sportive, le maillot à pois possède une valeur pécuniaire non négligeable. Chaque étape où un coureur décroche des points en portant la tunique lui rapporte 300 €, tandis qu’à l’arrivée, le porteur du maillot à pois reçoit une prime de 25 000 €. Le vainqueur du classement général, lui, empoche une somme bien plus importante, atteignant 500 000 €. Historiquement, ce classement a souvent été une véritable stratégie de course, avec des coureurs comme Virenque qui comptaient leurs points chaque soir pour mieux préparer leur étape suivante. La réforme mise en place en 2010, après l’affaire Virenque, a modifié le mode de calcul pour limiter la tactique basée sur les petites côtes.
Une domination française et un mythe populaire
Malgré une baisse relative de la présence française depuis la nouvelle méthode de calcul, la France reste le pays ayant remporté le plus de maillots à pois, avec 20 victoires en 49 éditions. Entre 2001 et 2004, aucun étranger n’a réussi à s’emparer de cette tunique, consolidant ainsi son caractère français. Depuis la création du maillot, plusieurs marques françaises ont su s’en emparer, du chocolat Poulain à Carrefour, en passant par Campagnolo ou Ripolin, témoignant de l’attachement populaire à ce symbole. Le maillot à pois, aujourd’hui, demeure un véritable emblème du cyclisme de montagne, célébrant les coureurs qui bravent dénivelés et cols escarpés avec courage et détermination.








