Francesco Moser : un demi-siècle d’histoire et de souvenirs
En 1975, le cyclisme italien a marqué l’histoire du Tour de France en voyant Francesco Moser devenir le tout premier coureur à arborer le prestigieux maillot blanc réservé au meilleur jeune. Cinquante ans plus tard, cette icône du cyclisme transalpin revient sur cette victoire emblématique, partageant ses souvenirs de champion et évoquant aussi son passage au vélo électrique, une transition moderne qu’il assume avec humour et philosophie.
Un symbole de jeunesse et de promesses
Lorsque Francesco Moser a reçu pour la première fois le maillot blanc en 1975, il se considérait déjà comme un jeune prometteur. À seulement 24 ans, il avait déjà prouvé sa valeur en terminant deuxième de Paris-Roubaix en 1974, puis en s’adjugeant la deuxième place de Milan-San Remo cette même année, derrière Eddy Merckx. Ce maillot, qui récompense le meilleur jeune coureur du Tour de France, représentait pour lui une étape importante dans sa carrière naissante. À l’époque, en tant qu’Italien, il avait fait le choix de privilégier le Tour plutôt que le Giro, ce qui était peu courant pour ses compatriotes.
Une carrière riche en exploits et en souvenirs
Au fil des années, Francesco Moser a accumulé de nombreux trophées, dont le maillot jaune du Giro en 1984, qu’il a remporté avec brio. Aujourd’hui, à 74 ans, il conserve une silhouette d’athlète et possède un musée dédié à sa carrière, situé dans sa famille près de Trente. Sur place, il expose ses maillots de champion du monde, de vainqueur du Giro, ainsi que ses vélos emblématiques, comme celui du record de l’heure réalisé à Mexico en 1984.
Une place particulière pour le maillot blanc
Interrogé sur la signification de ce maillot blanc, Moser explique qu’il l’a toujours considéré comme un symbole de jeunesse et de potentiel. « C’était une grande fierté de le porter en 1975, surtout après avoir commencé par le jaune pendant une semaine », confie-t-il avec un sourire. La tenue du meilleur jeune, instaurée sur le Tour de France puis adoptée par le Giro, reste pour lui un souvenir précieux. Il rappelle aussi que seuls quelques Italiens, comme Marco Pantani, Ivan Basso ou Damiano Cunego, ont réussi à ramener ce maillot à Paris, soulignant la difficulté de cette achievement.
Une admiration pour les coureurs actuels et le cyclisme moderne
Francesco Moser admire aujourd’hui des coureurs comme Tadej Pogacar, quadruple vainqueur du classement du meilleur jeune, ou encore Marco Pantani, qui a marqué l’histoire avec son doublé Giro-Tour en 1998. Passionné par le cyclisme, il apprécie aussi le talent de Filippo Ganna, spécialiste de la piste et détenteur du record de l’heure en 2022. Toutefois, il reste fidèle à ses habitudes et pratique encore le vélo, désormais avec une assistance électrique, surtout dans les terrains montagneux de sa région.
Une passion intacte et un regard lucide sur l’avenir
À plus de 70 ans, Moser affirme qu’il est préférable de passer à l’électrique pour continuer à profiter du vélo sans trop d’efforts. « J’ai déjà fait assez d’efforts dans ma vie », plaisante-t-il. Il raconte que, lors de rencontres annuelles en Bourgogne avec Bernard Hinault, ils échangent souvent autour du cyclisme, et même l’ancien champion français a fini par adopter le vélo à assistance électrique. Son amour pour la discipline reste intact, et il continue de pédaler avec plaisir, tout en gardant une vision lucide sur ses limites d’âge.










