Céline Dumerc, la meneuse de l’ombre qui rêve d’un nouveau sacre pour les Bleues
À 42 ans, Céline Dumerc a su transformer sa carrière de joueuse emblématique de l’équipe de France en une nouvelle aventure en tant que manager générale de la sélection nationale. Son objectif ? Conquérir un nouveau titre européen, cette fois dans un contexte où elle ne foule plus les parquets mais guide les Bleues vers la victoire depuis les coulisses.
Une transition réussie vers la gestion
Depuis qu’elle a raccroché ses sneakers il y a deux ans, Céline Dumerc affirme ne pas ressentir de manque sur le terrain. « Le terrain ne me manque pas, la transition s’est faite en douceur », confie-t-elle. Avec humilité, elle apprend à maîtriser son nouveau métier, se positionnant comme un pont essentiel entre la fédération et le staff technique. Son ambition ? Offrir aux joueuses les meilleures conditions pour performer et décrocher un nouveau titre continental en Grèce.
Les défis du moment
Malheureusement, le parcours vers ce nouvel exploit est semé d’embûches. La sélection française doit faire face à plusieurs absences majeures. La meneuse Marine Fauthoux s’est gravement blessée au genou lors d’un match de préparation contre la Belgique, ce qui complique la composition de l’équipe. De plus, les deux meilleures marqueuses du dernier tournoi olympique, Gabby Williams et Marine Johannès, ne peuvent pas rejoindre la sélection en raison de difficultés liées à la coordination entre la fédération internationale et la WNBA, le championnat nord-américain où elles évoluent jusqu’en octobre.
« Ce genre d’absences impacte forcément notre groupe », déplore Céline Dumerc. Elle exprime sa frustration face à l’incapacité des instances à harmoniser les calendriers et à assouplir les règlements pour libérer les internationales. Résultat : seules six des douze vice-championnes d’Europe 2024 sont présentes en Grèce, obligeant l’entraîneur Jean-Aimé Toupane à faire preuve d’adaptabilité pour composer une équipe compétitive.
Une équipe prête à relever le défi
Malgré ces obstacles, la détermination est intacte. Céline Dumerc insiste sur la nécessité de faire preuve d’engagement et d’affirmer une identité de jeu axée sur une défense solide. « Il faut se surpasser et imposer notre style », affirme-t-elle avec conviction. La capitaine de l’équipe, surnommée « Caps’ » pour son talent à « dégommer » les capsules de bière dans sa jeunesse, croit en la capacité de ses joueuses à relever ce défi.
Un public en plein essor
Le stade de l’Olympiakos, connu pour sa ferveur dans le basketball masculin, a vibré jeudi soir devant la performance des Bleues. Près de 9 000 spectateurs ont assisté à la victoire écrasante de la France face à l’équipe locale (92-56), établissant un record d’affluence au XXIe siècle pour un match féminin. Cependant, cet engouement reste encore modeste comparé à l’Euro 2023 en Slovénie, où la moyenne d’assistance tournait autour de 600 personnes.
« Le sport féminin avance lentement à mon goût », confie Céline Dumerc. Elle déplore le manque de retombées après la performance remarquable aux Jeux Olympiques, notamment dans le 3×3 où la France a décroché trois médailles d’argent. Selon elle, il faut davantage de temps pour faire rayonner les talents individuels, attirer médias et sponsors. « On doit continuer à travailler et à gagner », insiste-t-elle, convaincue que la persévérance finira par payer.









