Le gouvernement français veut obliger les clubs à libérer leurs sportifs pour les JO 2024
Dans le cadre de la réforme du sport professionnel actuellement débattue au Sénat, le gouvernement français a adopté un amendement visant à contraindre les clubs à libérer leurs athlètes lors des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Cette mesure, adoptée ce mardi 10 juin, pourrait transformer la manière dont les équipes nationales françaises se constituent pour cette compétition majeure.
Une obligation légale pour la mise à disposition des sportifs français
Selon le texte proposé, « les associations et sociétés sportives sont tenues de mettre à disposition leurs sportifs de nationalité française lorsque ceux-ci sont convoqués pour participer aux Jeux Olympiques et Paralympiques ». En clair, cette disposition vise à garantir que les athlètes français pourront rejoindre leur sélection sans obstacle, même si leur club souhaite les retenir. Des sanctions sont prévues en cas de manquement à cette obligation, afin d’assurer le respect de cette nouvelle règle.
Les enjeux derrière cette réforme
Le gouvernement rappelle que, lors des éditions précédentes, certains sportifs français n’ont pas pu être libérés par leurs clubs pour participer aux JO, ce qui a limité la composition des équipes nationales. Le cas du football illustre bien cette problématique. En effet, la FIFA ne prévoit pas d’inscrire ce tournoi dans son calendrier officiel, ce qui signifie que les clubs ne sont pas légalement obligés de libérer leurs joueurs. Par conséquent, plusieurs clubs français, comme Lille ou Paris Saint-Germain, ont refusé de libérer certains de leurs joueurs clés, comme Lucas Chevalier, Warren Zaïre-Emery ou Bradley Barcola, pour la compétition.

Ce refus de libération a notamment empêché des figures comme Thierry Henry, entraîneur de l’équipe française, de sélectionner certains joueurs français comme Lucas Chevalier ou Warren Zaïre-Emery. La situation a aussi été compliquée par des clubs étrangers, comme le Real Madrid, qui ont annoncé qu’ils ne libéreraient pas certains de leurs joueurs étrangers, notamment Eduardo Camavinga ou Aurélien Tchouaméni, pour participer aux JO. Malgré ces obstacles, l’équipe française a réussi à décrocher une médaille d’argent à Tokyo en 2021, avec une sélection différente de celle prévue pour Paris 2024.
Une volonté de garantir la participation des meilleurs athlètes français
Marie Barsacq, la ministre des Sports, a exprimé l’espoir que cette réforme permettra à la France de maximiser ses chances de remporter l’or olympique en 2024. Elle a souligné que, pour cette édition, la priorité sera donnée à la sélection nationale, afin d’éviter les difficultés rencontrées lors des précédentes compétitions. La ministre a également évoqué la possibilité d’étendre cette mesure à d’autres compétitions internationales, comme les Championnats d’Europe juniors, tout en précisant que « des impacts restent à évaluer » et que cette réflexion n’est pas encore totalement mûre.
Un débat en cours pour la suite
Les discussions autour de cette réforme se poursuivront dans les prochains mois à l’Assemblée nationale. La question de l’élargissement à d’autres événements sportifs, notamment le Championnat d’Europe Espoirs, a déjà été évoquée, car la France sera privée de plusieurs joueurs non libérés par leurs clubs. Le sujet divise, mais il témoigne surtout de la volonté du gouvernement d’assurer la présence des meilleurs athlètes français lors des JO 2024, en pleine effervescence à Paris.








