France
Une évolution tactique subtile mais significative pour l’équipe de France
Depuis quelques mois, Didier Deschamps opère une transformation discrète mais stratégique de son approche tactique, notamment en renforçant le volet offensif de l’équipe de France. Si l’on se remémore le match contre la Croatie à la mi-mars, où le sélectionneur a aligné pour la première fois quatre attaquants, c’était avant tout pour répondre à un contexte particulier, celui d’une confrontation aller-retour nécessitant une prise de risque accrue. Cependant, cette tendance s’est confirmée en juin, avec des choix similaires lors des rencontres face à l’Espagne et à l’Allemagne.
Une stratégie offensive en pleine mutation
Souvent décrié comme un entraîneur conservateur, voire défensif, Didier Deschamps montre aujourd’hui qu’il privilégie avant tout le pragmatisme. En 2025, il semble donner une place plus importante aux joueurs offensifs, capitalisant sur le talent inépuisable de son effectif malgré le départ récent de figures emblématiques telles que Giroud, Griezmann ou Benzema. La volonté d’élargir le champ des possibilités offensives s’accompagne d’une confiance renouvelée dans la capacité de ses attaquants à faire la différence.
« Les places sont chères », confie le Basque avec un sourire, soulignant la concurrence féroce qui règne parmi ses joueurs. En juin, cette philosophie s’est traduite par une animation offensive à quatre attaquants, d’abord contre l’Espagne, puis face à l’Allemagne. Si cette tactique a permis d’apporter plus de dynamisme, elle a aussi modifié l’équilibre global de l’équipe, avec une certaine vulnérabilité défensive, notamment en concédant cinq buts face à la Roja et en laissant beaucoup d’espaces lors du match contre la Mannschaft.
Les ajustements tactiques en réponse à la performance
« Je ne vais pas me priver de mes joueurs offensifs, car j’en dispose d’un bon vivier. Mais cela demande des corrections », explique Deschamps. Lors du dernier match face à l’Allemagne, il a su rectifier le tir à la mi-temps en multipliant les échanges avec ses milieux de terrain, ce qui a permis à l’équipe de se montrer plus incisive en seconde période, en mettant la défense adverse sous pression et en créant plusieurs occasions de but.
Avec une palette offensive désormais plus large, la sélection française peut compter sur quatre joueurs capables de débuter, ainsi que sur autant d’autres pour finir les actions, ce qui représente une force indéniable. Randal Kolo Muani et d’autres jeunes talents comme Olise, Doué ou Cherki apportent une touche technique supplémentaire, enrichissant une attaque déjà redoutable par sa vitesse et sa créativité.
Les risques liés à cette nouvelle approche
Ce changement tactique n’est pas sans conséquence. La défense française, en étant plus exposée, doit faire face à des situations de transition où l’adversaire peut exploiter les espaces laissés derrière. Lors du « Final Four » de la Ligue des nations, cette stratégie offensive a permis à l’équipe de France d’être la plus performante en attaque, notamment lors des phases rapides et des contre-attaques.
« Mais pour l’adversaire, c’est problématique », s’amuse Deschamps. En optant pour un système plus offensif, il prend le risque d’ouvrir davantage de voies d’attaque pour ses adversaires, ce qui pourrait poser problème à l’approche de la Coupe du Monde 2026. Toutefois, avec le retour prévu des défenseurs habituels, cette prise de risque pourrait s’avérer payante, en permettant à l’équipe de France de proposer un jeu plus varié et plus performant.
