Inquiétudes autour de la blessure d’Arthur Fils à Roland-Garros 2025
Le jeune tennisman français Arthur Fils a dû abandonner sa progression lors du troisième tour de Roland-Garros en raison d’une fracture de fatigue au dos. Sa blessure, située au niveau de la vertèbre L5, le contraint à une période d’indisponibilité estimée entre quatre et six semaines, ce qui soulève de sérieux doutes quant à sa participation à Wimbledon, prévu peu après. Cette rechute ravive les inquiétudes sur la santé de ce prometteur athlète de 20 ans, déjà confronté à des problèmes similaires par le passé.
Une récidive de lyse isthmique : un mal connu chez certains sportifs
Selon son entourage, cette blessure pourrait être une récidive de la lyse isthmique, une fracture de fatigue fréquente chez environ 6 % de la population française. En 2018, Arthur Fils avait déjà souffert de cette pathologie, qui résulte de microtraumatismes répétés en hyperextension de la colonne lombaire, notamment lors des mouvements intenses tels que les services ou les smashs au tennis. Ces microfractures, souvent asymptomatiques, peuvent évoluer vers des fractures plus graves si elles ne sont pas traitées correctement.
Un traitement adapté pour limiter les risques
Le médecin du sport Olivier Rouillon explique que cette pathologie, souvent silencieuse, nécessite une prise en charge spécifique. La fracture de fatigue résulte d’un microtraumatisme répété, qui fragilise la vertèbre sans pour autant entraîner une consolidation complète. Chez les jeunes, cette blessure impose souvent le port d’un corset durant plusieurs semaines, suivi d’une rééducation approfondie. À l’âge adulte, la consolidation est encore moins assurée, ce qui oblige à une gestion rigoureuse des entraînements et des efforts.
Une nouvelle routine pour éviter la rechute
Pour Arthur Fils, il sera essentiel d’intégrer dans sa préparation une routine d’échauffement et de renforcement musculaire spécifique. La rééducation ne se limite pas à la phase de récupération, mais doit s’inscrire dans une stratégie à long terme pour prévenir toute récidive. La gestion de la charge de travail, notamment lors des matchs de plus en plus longs et intensifs, doit être optimisée pour préserver son dos fragile.
Une expérience partagée par d’autres champions
Ce type de blessure n’est pas exceptionnel chez les sportifs de haut niveau. Le cas de Jiri Lehecka, qui a raconté son calvaire après une fracture de fatigue, témoigne de la gravité de ces microtraumatismes. Il expliquait qu’il ne pouvait presque plus marcher ou faire de simples mouvements, ce qui montre à quel point ces blessures peuvent être invalidantes. Cependant, Olivier Rouillon rassure en soulignant que plusieurs champions olympiques ont pu continuer leur carrière malgré une lyse isthmique non consolidée, grâce à une gestion adaptée.
Une perspective optimiste malgré les incertitudes
Arthur Fils affiche une attitude sereine face à cette blessure, préférant prendre le temps nécessaire pour revenir en pleine forme. Il souligne qu’à 20 ans, il dispose encore de beaucoup d’années pour progresser et qu’il privilégie la récupération à la précipitation. « Je n’ai que 20 ans, j’ai encore du temps pour revenir plus fort, explique-t-il. Je vais continuer à travailler dur pour mieux gérer mes efforts, notamment lors des matchs longs et exigeants. »
En somme, si la blessure d’Arthur Fils soulève des inquiétudes légitimes, son expérience et la prise en charge adaptée laissent espérer une reprise progressive et durable. La clé réside dans une gestion rigoureuse de sa santé et une préparation physique optimale, afin de préserver son potentiel et de continuer à briller sur la scène internationale.









