Depuis plusieurs années, la culture de l’avocat connaît une expansion fulgurante au Maroc, notamment dans la région du Gharb. Cependant, cette croissance soulève de plus en plus de préoccupations concernant la gestion de l’eau face à la sécheresse persistante et au réchauffement climatique. La transformation du paysage agricole marocain, autrefois dominé par les céréales, les légumes et la vigne, est désormais marquée par la prolifération des avocatiers, nécessitant des quantités d’eau importantes pour leur croissance.
L’expansion de l’avocat au Maroc : une révolution agricole
Les avocatiers ont trouvé un terrain favorable dans le sol argileux du Gharb, où des exploitations de grande taille s’étendent sur des centaines d’hectares. Ces plantations sont équipées de systèmes d’irrigation sophistiqués, tels que le goutte-à-goutte, des brumisateurs et de vastes bassines, parfois aussi grandes que des terrains de football, pour assurer un approvisionnement constant en eau. La demande croissante en avocats, notamment pour l’exportation vers l’Europe, a stimulé cette transformation du paysage agricole marocain.
Le gérant d’une exploitation près de Tiflet, à une soixantaine de kilomètres de Rabat, explique que la terre est particulièrement adaptée à la culture de l’avocat : « Elle est bonne pour les avocats ! » Malgré quelques précipitations printanières, l’irrigation reste essentielle pour assurer une production stable. Chaque arbre reçoit en moyenne vingt litres d’eau par heure, deux heures par jour en hiver et quatre en été, pour permettre aux bourgeons de se développer et aux fruits de mûrir à l’automne.
Les enjeux liés à l’eau et à l’environnement
Le développement massif de la culture de l’avocat soulève des questions cruciales sur la gestion durable des ressources en eau. Avec 35 puits, plusieurs retenues d’eau et un réseau complexe de tuyaux noirs pour l’irrigation, cette agriculture intensive consomme une quantité significative d’eau dans un contexte de sécheresse chronique. La région du Gharb, autrefois verdoyante, voit ses terres devenir de plus en plus arides, ce qui alarme les experts en environnement et en gestion des ressources naturelles.
Selon des rapports récents, la sécheresse au Maroc s’intensifie, rendant certaines zones presque invivables pour l’agriculture traditionnelle. La croissance de la culture de l’avocat, tout en étant économiquement attractive, pourrait aggraver cette crise hydrique si elle n’est pas accompagnée de mesures de gestion rationnelle de l’eau. La situation soulève également des enjeux liés au réchauffement climatique, qui accentue la rareté de l’eau et modifie les équilibres écologiques locaux.










