La crise financière qui secoue le football français, en particulier la Ligue 1, commence à révéler ses conséquences les plus graves. Selon le président de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), Jean-Marc Mickeler, plusieurs clubs français risquent la rétrogradation administrative, une situation qui pourrait bouleverser le paysage du football professionnel en France. La situation économique des clubs est au cœur d’un débat crucial, alors que les auditions des équipes devant la gendarmerie financière du football français débutent dans un contexte tendu.
Une situation financière alarmante pour le football français
Le président de la DNCG a tiré la sonnette d’alarme lors d’une interview accordée à Ouest France. Il a évoqué un contexte économique particulièrement difficile pour les clubs, soulignant que le fiasco financier récent ne pouvait pas tout expliquer à lui seul. En effet, le déficit cumulé de certains clubs est estimé entre 1,2 et 1,3 milliard d’euros, avant même la cession de joueurs, ce qui met en péril leur stabilité financière.
Jean-Marc Mickeler insiste sur le fait que « financièrement, le football français ne peut pas descendre plus bas ». Il ajoute que « descendre plus bas, c’est mettre la clé sous la porte », ce qui souligne la gravité de la crise. Cependant, il reste confiant quant à la capacité de certains actionnaires à saisir cette opportunité pour redresser la situation, en profitant notamment du contexte actuel pour opérer des changements structurels.
Risques de rétrogradation administrative et mesures d’encadrement
Le président de la DNCG précise que tout club qui n’a pas été qualifié en Coupe d’Europe ces dernières saisons ou qui ne bénéficie pas d’un actionnaire très solide est en danger. Il confirme la possibilité que, cette saison, plusieurs clubs soient rétrogradés administrativement en fonction de leur capacité à respecter les critères financiers et sportifs.
Il rassure toutefois en affirmant qu’il n’y aura pas une vague massive de rétrogradations, évoquant un maximum de quelques clubs concernés. « On ne jouera pas à 12 en Ligue 1 », insiste-t-il, précisant que le scénario de plusieurs rétrogradations massives n’est pas envisagé. Par ailleurs, il indique qu’il est très probable que des mesures d’encadrement supplémentaires soient mises en place, notamment des restrictions ou interdictions de recrutement, pour préserver la stabilité financière des clubs.
Une lueur d’espoir malgré la crise
Malgré la gravité de la situation, Jean-Marc Mickeler estime qu’il existe une voie de sortie à court terme. Il souligne que les récentes réformes des instances du football français vont dans le bon sens et que, malgré tout, le championnat de Ligue 1 reste attractif. « Les stades sont pleins et je ne me souviens pas d’un championnat aussi intéressant, avec des enjeux jusqu’à la dernière journée », confie-t-il.
Il voit également une opportunité dans la situation actuelle, à condition que les clubs prennent rapidement les bonnes décisions. La saison en cours a enregistré de très bons résultats en Europe pour les clubs français, ce qui pourrait renforcer la crédibilité et l’attractivité du football français si la stabilité financière était retrouvée rapidement.
Selon lui, « il y a une porte de sortie, elle est étroite, mais elle existe ». Les enjeux sont importants, et la capacité des clubs à se restructurer rapidement pourrait déterminer l’avenir du football français dans les années à venir.









