Jusqu’à 80 000 supporters de Manchester United et Tottenham sont attendus à Bilbao, une ville de 350 000 habitants environ, pour assister à la finale de l’Europa League mercredi. Face à des vols directs coûteux et une offre d’hébergement limitée, les fans rivalisent d’ingéniosité pour rejoindre l’Espagne à temps pour cet événement majeur.
Des trajets atypiques pour assister à la finale Europa League Bilbao
Pour le fan de Manchester United Dave, prendre le ferry de Portsmouth à Bilbao a été un défi mémorable. Ce voyage de 33 heures, entamé dimanche matin à Derby, en passant par Londres Waterloo, lui a permis d’arriver en Espagne à 8 heures, heure locale, mardi. Seul, il s’est fait de nombreux compagnons de route, parmi lesquels des fans adverses, des supporters neutres et même des Américains.
« Je me sens fatigué, ce n’est pas évident, mais c’est une très belle expérience », confie-t-il. « C’était un voyage inscrit sur ma liste de choses à faire. Je n’avais jamais embarqué sur le Pride of Bilbao, c’est chose faite. J’ai hâte de découvrir la ville basque et sa gastronomie. »
Même s’il reste « un peu nerveux » quant aux chances de son équipe, Dave espère que cette finale montrera le meilleur du football anglais. « J’espère que Manchester United produira du beau jeu et rendra fiers ses fans. Ce sera un plaisir pour tous, qu’on soit neutre ou supporter, de voir la Premier League briller. »

Une ambiance conviviale sur le ferry
Ben, supporter de Tottenham venu de Londres, partageait le même ferry. Malgré quelques difficultés initiales pour rejoindre Portsmouth en train puis en taxi, il a apprécié les surprises offertes lors de la traversée, notamment des observations d’animaux marins comme des dauphins et des baleines.
« Le ferry était génial. J’ai fait du whale watching, je ne m’attendais pas à ça », raconte Ben. « La soirée était très animée avec des chants, notamment des chansons en hommage à Sol Campbell. Les fans de United et de Spurs cohabitaient dans la bonne humeur. »
Ryan, un autre fan des Spurs venu de Southampton, découvre l’expérience d’un match européen à l’étranger. « J’ai eu un peu le mal de mer au début, mais tout va bien maintenant. On s’est amusés en jouant, en prenant le soleil sur le pont, avec quelques bières. Je suis vraiment impatient, j’espère qu’on va gagner. »

D’autres routes, d’autres défis pour rejoindre Bilbao
Sue McGranigan, autre fan de Manchester United, a opté pour un trajet en autocar à travers la France. Partie mardi à 3 heures du matin, elle prévoit d’arriver à Bilbao mercredi en début d’après-midi, après une traversée en ferry de Douvres à Calais, une nuit à Bordeaux, puis une dernière étape en bus.
« C’est bien moins cher, environ 410 euros en autocars contre 1050 euros pour un vol direct », explique-t-elle. « Le trajet est long, je n’ai dormi que 30 minutes, mais le bus est calme et rempli de fans de United. Ce n’est pas l’ambiance bruyante que j’imaginais. »
Adam Paterson, encore un supporter de Manchester United, a choisi l’option la plus complexe : plus de 4 000 kilomètres en combinant avion et escales. Parti de Manchester avec ses amis, il a transité par Dublin, Paris et Rome avant d’atteindre Bilbao seulement quelques heures avant le coup d’envoi.
« On s’est dit pourquoi pas ? Ce n’est pas tous les jours qu’on est en finale européenne », dit-il. « Le plus compliqué, c’est qu’on n’a même pas réservé d’hôtel, on va devoir tenir toute la nuit. »
Les fans de Tottenham Arun, Ed et Justin ont anticipé la finale en réservant leurs vols bien avant la confirmation de la présence de leur équipe, évitant les prix exorbitants. Ils ont atterri à Barcelone puis ont loué une voiture pour parcourir les 600 km jusqu’à Bilbao. « On y croyait et ça a payé. »
Mesures de sécurité et conseils aux supporters
Mark Roberts, chef de police national chargé de la sécurité lors d’événements footballistiques, indique que plusieurs forces policières britanniques travaillent en partenariat avec la police locale et l’UEFA pour garantir que le séjour des supporters se passe bien.
Il conseille aux fans sans billet de ne pas se rendre à Bilbao, car la ville n’est pas équipée pour accueillir un afflux massif de visiteurs sans entrée au stade. « Bilbao est une belle cité et ses habitants sont ravis d’accueillir les supporters. Mais il faut considérer la capacité d’accueil. Notre recommandation : si vous n’avez pas de billet, ne venez pas. »
Mark Roberts souligne également que l’image des supporters anglais reste parfois figée dans les années 1980. « Nous souhaitons que la police et les habitants jugent les fans sur leur comportement actuel, pas sur des préjugés d’antan. »
Il invite les supporters à profiter pleinement de l’événement dans le respect de la ville : « Venez passer un bon moment, l’ambiance sera sans doute fantastique, peu importe le résultat. Soyez de bons invités dans cette magnifique ville. »









