Le joyau de la saison de Formule 1 est enfin arrivé : le Grand Prix de Monaco. Ce rendez-vous prestigieux, tracé dans les rues étroites et legendaires de Monte-Carlo, offre chaque année des images spectaculaires. Entre les monuments emblématiques du circuit et les yachts amarrés dans le port, l’événement est devenu un symbole incontournable du sport automobile français et mondial, une date clé que toutes les équipes et pilotes marquent d’une croix rouge sur leur calendrier.
Cependant, la course elle-même, bien qu’iconique, suscite parfois des interrogations quant à son spectacle.
Un duel pour le titre relancé
Le pilote australien Oscar Piastri a enchaîné les victoires cette saison, s’imposant à Bahreïn, en Arabie Saoudite, et à Miami, portant son total à quatre succès en 2025. Cette série a nourri les spéculations sur une possible domination écrasante pour le championnat des pilotes.
Pourtant, la donne a changé. Lors du Grand Prix d’Émilie-Romagne, malgré la pole position obtenue par Piastri, Max Verstappen, en partant deuxième, a rapidement pris l’avantage dès le premier tour. Le pilote Red Bull a su gérer deux relances pour remporter sa deuxième victoire de la saison. Cette performance, couplée à la deuxième place de Lando Norris, a permis à Verstappen de réduire son retard à 22 points derrière Piastri, qui ne devance plus son coéquipier de McLaren que de 13 points.
Red Bull a présenté un nouveau package de mise à jour à Imola, qui semblait redonner confiance à Dr. Helmut Marko, souvent déçu par la RB21 cette année :
- « Nous avons apporté plusieurs nouveautés, » a expliqué Marko. « Nous étions visiblement plus rapides que McLaren, c’est la première fois en un an que les améliorations ont un effet positif. Nous abordons Monaco avec beaucoup d’optimisme. »
Le combat pour le titre est donc relancé.
Ferrari : des signes encourageants ?
Après une performance mitigée à Miami avec Charles Leclerc septième et Lewis Hamilton huitième, le septuple champion du monde est resté optimiste :
- « C’était globalement une bonne journée, » a-t-il déclaré. « Huitième, ça ne le montre pas vraiment, mais je suis confiant pour la suite. Cette voiture a clairement du potentiel. »
Cependant, les qualifications décevantes à Imola, où Leclerc et Hamilton ont été éliminés en Q2, ont assombri leur moral.
Leclerc a exprimé sa déception :
- « Très déçu, surtout à domicile pour une course si spéciale, ça fait mal. Ce serait pareil n’importe où, mais ici c’est encore plus difficile à accepter. Je suis sans mots face à notre prestation. »
Hamilton partageait ce sentiment auprès de Sky Sports F1 :
- « C’est frustrant, le bilan est décevant. Nous avions fait de vrais progrès en début de week-end, le ressenti avec la voiture était bon, les freins ont été améliorés, l’équilibre était au rendez-vous. En Q2, la première tentative était correcte, mais avec le changement de pneus, je n’ai plus trouvé d’adhérence. »
Malgré tout, la course du dimanche a redonné de l’espoir. Hamilton a terminé à une remarquable quatrième place, menaçant même le podium, tandis que Leclerc a fini sixième. Le Britannique a confié son ambition croissante :
- « Continuons à pousser. Si nos qualifications s’améliorent et que nous courons ainsi, nous gagnerons bientôt. »
Cette performance laisse entendre que Ferrari pourrait à nouveau rivaliser en tête de peloton.
Les nouvelles règles du Grand Prix de Monaco
Pour tenter d’améliorer le spectacle de la course, souvent critiquée pour son manque d’opportunités de dépassements, la FIA a imposé en 2025 une règle inédite au Grand Prix de Monaco :
- Obligation pour chaque pilote de réaliser deux changements de pneus durant la course.
- Utilisation obligatoire de trois jeux de pneus, dont deux composés différents en conditions sèches.
Cette réglementation vise à dynamiser la stratégie et pimenter la compétition, mais elle suscite aussi des doutes.
Plusieurs pilotes ont exprimé leurs réserves, soulignant que rien n’empêche de chausser des pneus durs dès le premier et deuxième tour pour finir la course sans véritable enjeu stratégique.
L’année précédente, suite à un accident provoquant un drapeau rouge dès le départ, les pilotes étaient tous passés aux pneus durs, et la course a principalement suivi ce train, à l’exception de quelques changements rares.
Le pilote Alexander Albon a résumé cette inquiétude :
- « Les voitures sont plus larges mais le circuit reste étroit. Le dépassement restera compliqué tant que les règles ne changeront pas. »
Cette semaine, Monaco apportera la réponse à ces interrogations.
Williams, une équipe en forme
Williams s’est distinguée récemment en enregistrant de solides résultats au championnat des constructeurs, occupant la cinquième place avec 51 points, soit 31 de plus que Haas sixième. Cette forme est notamment due aux performances combinées de Carlos Sainz Jr. et Alexander Albon, qui ont accumulé plusieurs top 10 :
- Sainz : 9e à Miami, 8e à Imola
- Albon : deux 5e places consécutives
Malgré une frustration affichée par Sainz, Williams reste un concurrent sérieux au sein du peloton médian, mettant la pression sur Mercedes et Ferrari grâce à leur rythme soutenu.
Reste à voir s’ils confirmeront cette dynamique à Monaco.
Qui triomphe samedi ?
À Monaco, la victoire du Grand Prix dépend souvent de la position de départ en qualifications, tant il est difficile de dépasser sur ce tracé sinueux.
Depuis 1950, seuls dix pilotes ont gagné sans partir parmi les trois premiers, la dernière occurrence remontant à 1996 avec la victoire spectaculaire d’Olivier Panis, parti de la 14e place. Cette édition reste aussi la course F1 avec le moins de pilotes à rallier l’arrivée, seuls les trois premiers classés ayant terminé la course.
Dans la plupart des cas, pour remporter cette course légendaire, il faut s’imposer dès samedi.










