Djed Spence, défenseur des Spurs, a connu un parcours atypique, passant du rôle de joueur marginal à celui de pilier incontournable en Premier League. Souvent décrit comme « relax » par son entourage, son attitude décontractée semble pourtant ne pas avoir freiné sa progression malgré les obstacles rencontrés.
Un joueur sous-estimé devenu indispensable
Jusqu’au 15 décembre de cette saison, Djed Spence n’avait disputé que 64 minutes en Premier League. Depuis lors, il a enchaîné 19 matchs complets sur 22 au total en championnat, une transformation spectaculaire. Initialement relégué hors de la rotation du manager Ange Postecoglou, même exclu lors de la phase de poules de l’Europa League, il est rapidement devenu un titulaire régulier et un atout majeur pour Tottenham.
Ce retournement de situation intervient à l’âge de 24 ans, un peu tard pour un joueur ambitieux de Premier League, ce qui lui a valu d’attirer l’attention quant à une possible sélection en équipe nationale anglaise. Malgré sa forme, il a manqué sa première convocation au profit de Myles Lewis-Skelly d’Arsenal, pourtant moins performant dans certaines statistiques défensives.
Un parcours semé d’embûches et d’enseignements
Spence a fait ses débuts professionnels avec Middlesbrough, après être passé par l’académie de Fulham. Malgré un potentiel évident, il a souvent été écarté des plans de ses entraîneurs successifs, notamment Neil Warnock. Un prêt à Nottingham Forest s’est révélé décisif : il y a brillé, aidant le club à monter en Premier League et étant élu dans l’équipe-type du Championship 2021-2022.
Cette période faste lui a permis d’attirer l’attention de Tottenham qui a déboursé environ 23 millions d’euros pour le recruter. Kieran Scott, directeur sportif de Middlesbrough, a admis avoir soutenu Spence malgré les doutes du staff, soulignant que ses expériences en prêt, notamment à Forest ou en Europe, avaient été formatrices.
Un passage compliqué sous Antonio Conte
Arrivé à Tottenham en 2022 sous la direction d’Antonio Conte, Spence n’a pas réussi à s’imposer, cumulant seulement 43 minutes en six matchs avant d’être prêté. Le style autoritaire du coach italien n’a pas facilité son intégration, Spence décrivant cette période comme un « mur infranchissable ». Son tempérament calme et posé contrastait avec l’exigence directe de Conte.
Malgré ce contexte difficile, le joueur a gardé sa détermination, affirmant vouloir s’imposer et défendre ses couleurs nationales.
Les prêts, des étapes cruciales
Outre Nottingham Forest, Djed Spence a connu des prêts à Rennes, Leeds et Gênes, avec des succès mitigés, notamment freiné par une blessure au genou lors de son passage à Leeds. Son entraîneur en équipe des moins de 21 ans anglaise, Lee Carsley, loue ses qualités athlétiques, sa polyvalence offensive-défensive et son humilité, estimant qu’il n’a pas de limite évidente dans sa progression.
Carsley souligne aussi l’importance des opportunités et du soutien, notant que Spence semble désormais avoir trouvé sa stabilité et sa confiance.
Une ascension soudaine sous Postecoglou
Avec l’arrivée d’Ange Postecoglou à la tête de Tottenham, Spence a bénéficié d’un nouveau souffle. Lors d’une défaite en décembre, il a même été vu en train de défendre son entraîneur face aux critiques. Sa capacité à s’adapter au poste d’arrière gauche, malgré une prédilection naturelle pour le côté droit, montre sa polyvalence et son évolution.
Kieran Scott souligne ses capacités athlétiques exceptionnelles : « Peu de joueurs peuvent maintenir une telle intensité physique pendant autant de temps, c’est ce qui le distingue en Premier League. » Aujourd’hui, Spence incarne parfaitement le modernisme du football, combinant puissance, technique et endurance au service de Tottenham.









