Lors de la finale de la FA Cup, la composition de l’équipe de Manchester City a surpris par son audace tactique, rappelant un certain Pep Guardiola à l’ancienne. Les choix opérés ont suscité de nombreuses interrogations quant à l’équilibre du collectif, en particulier face à un adversaire comme Crystal Palace, largement salué pour sa performance victorieuse.
Un début de match sous haute pression pour City
Manchester City a dominé les premières minutes en exerçant une forte pression, ratant même un penalty. Le gardien de Palace aurait dû être expulsé, et ses arrêts décisifs ont véritablement changé le cours de la rencontre. La malchance et quelques erreurs non forcées de la part des Eagles, comme la main de Dean Henderson hors de sa surface ou la maladresse de Tyrick Mitchell, ont permis des opportunités pour City, principalement sur centres dans la surface.
Toutefois, les passes rapides et le jeu fluide qui caractérisaient autrefois les équipes de Guardiola étaient absents, surtout face à une défense regroupée.
Le choix tactique audacieux de Guardiola avec un milieu épuré
Privé de Mateo Kovacic et Rodri, Guardiola a opté pour un milieu sans véritable sentinelle défensive, s’appuyant uniquement sur Kevin De Bruyne et Bernardo Silva. Ce dispositif a fait écho à une composition similaire lors de la finale de la Ligue des Champions 2021, bien que difficile à blâmer pour la défaite.
Ce système mettait notamment Nico O’Reilly dans un rôle hybride, combinant les fonctions de latéral gauche sans le ballon et de milieu central en possession, formant un schéma proche du 3-3-4.
Les défis défensifs de la formation et l’impact de Nico O’Reilly
Dans ce contexte, O’Reilly, bien que prometteur, a été mis à rude épreuve défensivement. Crystal Palace a construit son jeu autour des déplacements intérieurs de ses ailiers Ismaila Sarr et Eberechi Eze, visant à attirer les latéraux adverses pour libérer des espaces aux arrières latéraux comme Daniel Munoz, très actif sur son côté droit.
Lors du but décisif, O’Reilly a perdu sa vigilance sur la course de Munoz, illustrant les limites de ce choix tactique en défense. Guardiola, habitué à aligner des défenseurs centraux dans le rôle de latéraux pour leur solidité, a sans doute regretté de ne pas disposer d’un latéral gauche plus robuste à ce poste.
Une offensive inédite mais imparfaite en 3-3-4
En phase offensive, le système 3-3-4 a surpris par son originalité. Du point de vue d’Oliver Glasner, entraîneur de Palace, cette configuration collait parfaitement à sa propre tactique en 3-4-3, utilisant une défense à trois joueurs contre deux attaquants centraux. Les arrières latéraux de Palace ont pu se concentrer sur des duels individuels plutôt que sur des mouvements d’intérieur des adversaires.
Guardiola espérait étouffer les cinq défenseurs de Palace grâce à un trio de milieux trouvant des espaces dans les couloirs. À certains moments, ce plan fonctionnait, avec notamment des centres dangereux de De Bruyne, expert dans ces zones spécifiques. Néanmoins, le plan restait fragile, notamment avec un Erling Haaland peu en vue, loin de son rendement habituel.
Le déroulement du match et les choix de remplacement contestés
Après l’ouverture du score précoce, la domination de City s’est accentuée, sans toutefois réussir à concrétiser davantage. La composition très offensive dès le coup d’envoi limitait les possibilités d’apporter un regain de dynamisme plus tard dans la partie.
L’entrée de Phil Foden était logique, mais le choix de faire débuter Claudio Echeverri en finale de FA Cup, sans aucune expérience précédente au sein de l’équipe première, a paru surprenant et risqué pour une rencontre capitale.
Une saison décevante pour Guardiola et une remise en question tactique
La défaite lors de cette finale marque la fin de la saison la plus frustrante de Guardiola en tant qu’entraîneur, depuis son passage au FC Barcelone. Même si une qualification en Ligue des Champions pourrait encore sauver l’honneur, il est étonnant de considérer cela comme une saison satisfaisante au regard des quatre titres consécutifs déjà remportés.
Autrefois reconnue pour son audace et sa maîtrise tactique, la tendance supposée à « trop réfléchir » de Guardiola est désormais pointée comme un frein. Cette saison a vu neuf défaites en Premier League, cinq lourdes en compétitions européennes, ainsi qu’une élimination en Coupe de la Ligue face à Tottenham.









