Lilian Brassier : son parcours et retour au Stade rennais dévoilés

Un œil de professionnel devant les plus grands matchs

Pour Brassier, assister à un match comme Inter-Barça dépasse la simple passion de fan. « D’habitude, je ne le vis pas comme un simple fan, mais là, je l’ai vécu plus comme un supporter », confie-t-il. L’intensité du jeu et la qualité des joueurs, notamment Dumfries, l’ont impressionné, soulignant la supériorité technique et tactique d’équipes évoluant à l’élite européenne.

Il nuance néanmoins : un match de Ligue 1 comme Toulouse-Rennes n’est pas un autre sport, même si le niveau est forcément différent. « Un joueur qui joue un Toulouse-Rennes aujourd’hui, il peut se retrouver dans ce genre d’équipe dans deux ans », explique-t-il, insistant sur le travail nécessaire pour franchir ce cap.

Une équipe rennaise à reconstruire après des résultats décevants

À propos de la récente performance du Stade rennais, Brassier admet « On ne peut pas nier qu’on ne montre pas la meilleure image du club, c’était très décevant de notre part ». Malgré une réaction en seconde période, le jeu manquait de maîtrise, obligeant l’équipe à tirer des leçons de ces revers. « On reste des compétiteurs, ces résultats ne sont pas liés au maintien acquis », assure le défenseur.

Sur les changements tactiques, notamment entre un système à trois défenseurs ou une charnière à deux, il apprécie la polyvalence que cela lui offre, permettant « de montrer ses qualités différemment » et d’être plus actif dans le jeu.

Le retour au Stade rennais : un nouveau départ

Arrivé fin janvier en provenance de l’OM, Brassier décrit une intégration facilitée par l’accueil du club et la confiance du coach. « Je suis venu ici pour avoir un impact », insiste-t-il, soulignant son rôle dans la dynamique du vestiaire et la volonté de ramener des ondes positives. Il reconnait cependant que le succès sur le long terme nécessite du temps et des étapes, avec des chutes inévitables faisant partie du processus de construction.

Son passage à l’OM a été formateur, notamment en termes d’exigence : « J’ai vu un autre style d’exigence, bien plus pointilleux », dit-il, se nourrissant de l’expérience collective et des exemples de figures comme Højbjerg ou Adrien Rabiot.

Un contexte marseillais particulier

Lilian évoque la complexité de la vie à Marseille, où le football occupe une place centrale dans la société. « Il faut que ce soit rapidement positif, réussir à se mettre dans le bain d’entrée », dit-il, soulignant l’importance d’absorber la pression et l’attention médiatique propre à ce club.

Il se souvient aussi de l’enseignement du coach Roberto De Zerbi, qui l’a aidé à mieux gérer son positionnement et la pression exercée par les attaquants adverses. « J’ai mis du temps à comprendre, mais aujourd’hui, je le comprends beaucoup mieux en jouant un peu plus à Rennes », confie Brassier.

Il reconnaît également les piques du coach pour le pousser à progresser : « C’était surtout une pique pour me faire réagir », ajoute-t-il concernant un épisode où De Zerbi l’avait comparé à un jeune du centre ayant mieux intégré les consignes.

Développement personnel et mental : des clés indispensables

Au Stade rennais, un travail formateur avec l’éducateur Pierre-Emmanuel Bourdeau a renforcé son caractère sur le terrain. Brassier explique que l’exigence mentale est primordiale : « Il faut dégager une aura en tant que défenseur, que l’attaquant se dise : ‘Ça va être dur aujourd’hui.’ »

Il a adopté cette attitude en apprenant aussi des duels d’entraînement et en intégrant la nécessité d’imposer un peu plus sa présence physique. Un poster de tête de lion placé au-dessus de son lit symbolise cette volonté de gagner en agressivité et confiance, une méthode qui a visiblement porté ses fruits.

Un chemin balisé dès le centre de formation

Arrivé prématurément au centre de formation rennais à 13 ans, Brassier relate son adaptation progressive à ce nouvel environnement professionnel. La qualité du système éducatif était un critère déterminant pour sa famille, notamment la réussite scolaire élevée et la proportion des jeunes passant professionnels.

Il souligne que le Stade rennais forme bien plus que des footballeurs : « On apprend les vraies valeurs de la vie, on construit des hommes », insiste-t-il. Cette double exigence sportive et académique a été un pilier essentiel à son développement.

Les rencontres avec les professionnels et la vue directe sur le Roazhon Park alimentaient quotidiennement sa motivation. « Il n’y a pas un jour où je ne me suis pas vu à leur place », confie celui qui a côtoyé des talents comme Ousmane Dembélé.

Modèles et inspirations : l’exemple d’Ousmane Dembélé

Présent au centre lors des débuts fulgurants d’Ousmane Dembélé, Brassier reconnaît l’impact de ce modèle exceptionnel : « On était tous conscients que c’était un cas particulier, mais ça n’empêche pas d’être un modèle et de te motiver. »

Il évoque aussi l’exigence et le réalisme nécessaires pour progresser, mentionnant des difficultés face à certains joueurs expérimentés et la valeur de l’apprentissage rapide pour s’imposer dans le football professionnel.

De la rue au Roazhon Park : un ascension réfléchie

Issu d’une famille nombreuse à Argenteuil, Brassier explique que ses grands frères ont été des figures importantes dans sa jeunesse. Le football a toujours été une passion partagée, avec des terrains de quartier propices aux défis et à l’apprentissage informel.

Au fil du temps et des sélections, il a su s’adapter à différents postes, passant d’attaquant à défenseur central, une transition difficile mais décisive pour sa carrière professionnelle. « Tu vois le gars devant toi qui est plus fort, il faut être réaliste », raconte-t-il, insistant sur l’importance de la polyvalence.

La préparation mentale, facteur clé de progression

Travailler avec un préparateur mental a transformé sa vision du sport. D’abord sceptique, Brassier a adopté ce travail qui l’aide à concrétiser les consignes abstraites et à rester concentré sur ses objectifs. « Le mental, c’est une grosse partie », affirme-t-il, évoquant aussi les obstacles à surmonter dans une carrière pro, notamment après ses difficultés à Marseille.

Un retour au Vélodrome chargé d’émotions

L’approche du match retour au stade Vélodrome, où il a évolué avant Rennes, est particulière pour Brassier. « Ce serait mentir de dire que c’est un match comme les autres », reconnaît-il, tout en insistant sur son professionnalisme et son engagement envers Rennes. Il garde aussi en mémoire le but décisif marqué avec Brest l’année précédente, symbole de sa montée en puissance au plus haut niveau.

Une épreuve marquante dans la jeunesse

Lilian revient sur un épisode personnel difficile : un accident domestique qui l’a conduit à l’hôpital des grands brûlés. Cette épreuve a renforcé sa résilience et son humilité. « J’ai vu des gens dans un état très, très critique […]. Ça m’a donné encore plus de force en voyant ça », confie-t-il, soulignant sa volonté de s’engager auprès des personnes touchées par des situations similaires.