Andy Farrell a révélé sa sélection pour les British and Irish Lions, dévoilant plusieurs choix forts qui marqueront la tournée en Australie. Parmi ces décisions, des joueurs polyvalents et expérimentés côtoient de jeunes talents prêts à faire leurs preuves sur la scène internationale.
Blair Kinghorn, seul joueur évoluant en France
Le calendrier exigeant des clubs français se reflète dans le fait que Blair Kinghorn est le seul joueur basé en France retenu. Principalement arrière, Kinghorn apporte une polyvalence précieuse en étant capable d’évoluer sur les ailes et, à l’occasion, au poste d’ouvreur. Cette flexibilité sera un atout, notamment dans une équipe où les remplacements sont souvent répartis en six avants et deux arrières ou sept avants et un arrière. Arrivant tardivement dans le groupe et faisant partie des 17 arrières sélectionnés, il a toutes ses chances d’intégrer le XV de départ une fois ses engagements avec Toulouse terminés.
Elliot Daly, un atout multiple
Mal aimé par certains supporters, Elliot Daly bénéficie d’une solide expérience avec ce qui sera sa troisième tournée des Lions, après la Nouvelle-Zélande en 2017 et l’Afrique du Sud lors de la série Covid. Sa capacité à jouer arrière, ailier ou centre extérieur en fait un joueur-clé, capable de répondre aux besoins tactiques. Son pied gauche puissant constitue également une arme stratégique. Daly a retrouvé une place de titulaire en équipe d’Angleterre lors du dernier Tournoi des Six Nations, plaçant ses performances contre l’Italie et le Pays de Galles comme preuves de son niveau. Face à Tom Jordan ou Jamie Osborne, deux autres joueurs polyvalents, c’est lui qui a été préféré pour son expérience et sa maturité.
Marcus Smith sacré supérieur à Ford et Farrell
L’absence remarquée de joueurs comme Owen Farrell, George Ford, Immanuel Feyi-Waboso ou encore Johnny Sexton a surpris, renforçant ainsi la sélection autour de Marcus Smith et Finn Russell à l’ouverture. Marcus Smith incarne un style de jeu dynamique avec ses courses rapides et ses relances agressives, ce qui a convaincu les entraîneurs. Son adaptation en arrière a parfaitement fonctionné, notamment auprès du public à l’Indigo au O2. Owen Farrell, souvent blessé depuis son transfert à Racing 92, n’a pas pu démontrer toutes ses qualités dans une équipe en difficulté. Quant à Ford, il devrait se concentrer sur une 100e sélection avec l’Angleterre, peut-être comme capitaine en Argentine.
Darcy Graham laissé sur le banc
Parmi les joueurs les plus malchanceux figure Darcy Graham, ailier écossais réputé pour son dynamisme et sa capacité à perturber les défenses. Excellent défenseur au niveau du ruck, il a néanmoins été devancé par Mack Hansen, un joueur irlandais polyvalent capable d’évoluer en arrière et meneur de jeu. Ce dernier a sans doute remporté la bataille pour une place grâce à sa polyvalence et son jeu créatif.
Scott Cummings et James Ryan confirmés en deuxième ligne
Parmi les 21 avants, six joueurs ont été retenus pour le poste de deuxième ligne. Maro Itoje et Tadhg Beirne étaient des certitudes, suivis de Joe McCarthy et Ollie Chessum. Scott Cummings, récemment remis d’une fracture au bras, a été choisi grâce à son expertise dans la destruction de mauls, un point clé face aux Australiens qui pourraient aligner Will Skelton. James Ryan, bien que absent avec Leinster depuis le Tournoi, est reconnu pour son rôle de leader en touche et son travail acharné. Cette sélection favorise des spécialistes solides, tandis que certains joueurs comme Beirne et Chessum pourraient être déployés en troisième ligne pour équilibrer le pack.
Henry Pollock perce dans une mêlée concurrentielle
Face à une concurrence relevée parmi les troisièmes lignes – Rory Darge, Jamie Ritchie, Ben Curry, Sam Underhill ou encore Ryan Baird – c’est le jeune Henry Pollock, 20 ans, qui a surpris tout le monde. Son choix s’explique par sa rapidité et son potentiel à dynamiser le jeu, une qualité que les entraîneurs espèrent exploiter pleinement durant la tournée.
Une double option à la position de numéro 8
Privé de Caelan Doris sur blessure et sans recourir à Taulupe Faletau ou Tom Willis, Farrell a préféré privilégier la vitesse et la mobilité au poste de numéro 8. Jack Conan, malgré son rôle souvent remplaçant lorsqu’il est disponible, est conservé pour son expérience, tandis que Ben Earl offre une alternative physique et polyvalente. Cette stratégie impose peut-être à un deuxième ligne/hybride de compenser en troisième ligne pour renforcer le pack face à la bataille australienne.
Luke Cowan-Dickie préféré à Jamie George en talonneur
La sélection inclut six piliers et trois talonneurs, mettant Luke Cowan-Dickie en position de force face à Jamie George. Le joueur de Sale Sharks, défenseur féroce et reconnu pour sa force en mêlée, a dominé la bataille, notamment par ses performances régulières durant le Tournoi des Six Nations. Son choix marque un tournant par rapport à George, qui dispose toujours d’une précision de lancer exceptionnelle mais n’a pas convaincu pour une troisième tournée.
Confiance dans les joueurs de retour de blessure
Scott Cummings, Sione Tuipulotu et Huw Jones sont les joueurs chargés de retrouver leur forme optimale après des blessures. Andy Farrell semble privilégier un certain degré de familiarité, appuyé par des membres du staff irlandais comme John Fogarty ou Johnny Sexton. Cette stratégie explique en partie le maintien de certains joueurs clés comme Marcus Smith, dont les performances récentes restent gravées dans les mémoires.
Deux jokers potentiels à venir
La sélection ne s’arrête pas là, Farrell évoquant la possibilité d’ajouter deux joueurs supplémentaires. Ces ajouts pourraient compenser une blessure, renforcer des postes moins fournis comme le pilier, ou intégrer un joueur initialement laissé de côté mais montrant une forme exemplaire. Les phases finales nationales, prévues six jours avant le premier test face à l’Argentine, risquent de provoquer d’autres ajustements dans le groupe, notamment si des joueurs engagés en finale du Premiership ou de l’United Rugby Championship sont concernés.













