Simon Jordan, ancien président de Crystal Palace, revient sur plusieurs polémiques récentes du football anglais, en abordant des sujets allant de la gestion des clubs de Premier League aux attitudes des joueurs en passant par la situation financière des équipes.
La gestion stratégique d’Arne Slot à Liverpool
La récente titularisation d’Arne Slot à Stamford Bridge a suscité des critiques, certains estimant qu’il manquerait de respect aux autres prétendants à la Ligue des Champions. Pourtant, selon Simon Jordan, le manager ne doit sa responsabilité qu’à Liverpool. « Son rôle est de manager Liverpool en visant les meilleurs résultats, sans se soucier de Newcastle United, Nottingham Forest ou d’autres clubs », précise-t-il. Dans un calendrier surchargé, il est même logique de faire tourner l’effectif, d’autant plus que Liverpool est déjà champion, pour donner du temps de jeu aux jeunes ou aux joueurs en marge en vue de la saison prochaine.
Chelsea a quant à lui remporté une victoire déterminante 3-1 à Stamford Bridge pour relancer ses ambitions européennes.
Les ambitions de Leeds United : entre célébration et terre ferme
La récente parade de Leeds pour célébrer leur montée en Premier League a été remise en question. Cependant, le président Paraag Marathe affirme que Leeds ambitionne de devenir l’un des meilleurs clubs européens. Simon Jordan rappelle que des clubs comme Nottingham Forest, Bournemouth ont déjà réussi à combler le fossé avec l’élite.
Leeds doit éviter de reproduire l’erreur de clubs comme Southampton ou Leicester, qui considèrent la Premier League seulement comme une vitrine de philosophie footballistique, risquant ainsi la relégation. Avec des ressources solides et une ambition affirmée, Leeds a les moyens de maintenir sa place malgré les contraintes financières liées aux règles de profitabilité héritées du Championship.
Le modèle de propriété de Chelsea sous Todd Boehly
Simon Jordan livre une analyse nuancée de l’ère Todd Boehly à Chelsea. Si l’Américain et son consortium sont parfois critiqués pour leur manque d’expérience, Jordan souligne qu’à l’achat du club en 2022, Chelsea était en difficulté, sans avoir remporté le titre de Premier League depuis cinq ans.
Contrairement aux idées reçues, Boehly a cherché à comprendre l’entreprise footballistique avant de prendre des décisions, mais son choix de se séparer de Thomas Tuchel a marqué un tournant négatif. Néanmoins, Jordan estime que Boehly ne prétend pas révolutionner le secteur comptant que ses méthodes porteront leurs fruits à long terme. Certaines erreurs initiales, notamment sur le marché des transferts et la nomination de Graham Potter, ont freiné l’équipe, mais l’avenir reste prometteur avec une probable qualification pour la prochaine Ligue des Champions.
Les perspectives financières du football ont profondément évolué depuis l’époque Abramovich, imposant des responsabilités accrues aux clubs dans leur gestion.
Les excès dans le comportement des joueurs sur le terrain
Simon Jordan critique également certaines habitudes des joueurs, notamment la tendance à positionner le ballon légèrement au-delà du quadrant lors des corners, dans l’espoir de tirer un avantage. Cette stratégie s’inscrit dans une culture où les protagonistes cherchent à exploiter chaque petit détail pour améliorer leurs chances.
Il illustre cette propension au jeu d’astuce par des exemples de coups francs ou touches pris à des distances contestables, voire des simulations exagérées dans la surface de réparation. Ce comportement, perçu comme une forme de liberté, alimente la défiance et pousse parfois à des sanctions injustes sur le terrain.
Les violences verbales envers les arbitres et leur place dans le football
Le cas de Michael Oliver, arbitre ayant reçu des menaces de mort après une expulsion, est évoqué avec gravité. Simon Jordan insiste sur le fait que ce sont les supporters, et non les clubs, qui sont responsables des abus verbaux. Il est difficile pour un club de contrôler ce que disent les spectateurs dans les tribunes ou sur les réseaux sociaux.
Il plaide pour une meilleure valorisation des arbitres à tous les niveaux, y compris devant les caméras et dans les techniciens d’équipes, car ce sont eux seuls qui semblent ne pas avoir le droit à l’erreur dans le football moderne.
Le paysage médiatique du football : entre saturation et manque de contenu
Enfin, Simon Jordan critique la qualité des émissions de football à la télévision, notamment sur Sky Sports et CBS, malgré une couverture étendue des compétitions comme la Ligue des Champions. Selon lui, les commentaires sont trop souvent fades et manquent de profondeur, avec un excès de « morceaux de remplissage » et de discours théâtralisés.
Cette « disneyfication » des programmes sportifs ne satisfait pas un public exigeant, lassé par des analyses superficielles qui n’apportent pas d’éclairage réel sur les enjeux du football.









