Un seul mot domine les journaux italiens ce matin : « mitica ». Ce terme, qui signifie « légendaire », ne décrit pas seulement une demi-finale épique ou un match retour tumultueux, mais plutôt l’équipe de l’Inter Milan dirigée par Simone Inzaghi. Deux ans auparavant, cette formation avait connu une désillusion à Istanbul, s’inclinant 1-0 en finale de Ligue des Champions face à une équipe exceptionnelle de Manchester City, dirigée par Pep Guardiola.
Une expérience qui fait la différence en Ligue des Champions
Désormais, l’Inter se rend à Munich fort d’une expérience inégalée par les autres clubs encore en lice. Que ce soit Arsenal ou le PSG, les Nerazzurri, déjà titrés à trois reprises dans cette compétition, affrontent toujours une équipe n’ayant jamais remporté la Ligue des Champions. Cette maturité est sans doute la clé du succès actuel de l’Inter Milan dans la compétition.
L’équipe menée par Simone Inzaghi, 49 ans, s’appuie sur une stratégie qui avait déjà fait ses preuves lors de son passage à la Lazio. Il y avait remporté la Coppa Italia en 2019 ainsi que deux Supercoupes d’Italie, misant souvent sur des joueurs expérimentés, souvent âgés de plus de 30 ans. Cette continuité se retrouve aujourd’hui à l’Inter, où l’âge moyen lors de la demi-finale retour contre Barcelone était le plus élevé depuis huit ans en C1.
Face à Barcelone, des joueurs comme Hakan Calhanoglu et Henrikh Mkhitaryan, cumulant 67 ans, ont joué un rôle clé dans l’entrejeu, tandis que le gardien Yann Sommer, 36 ans, a réalisé 14 arrêts sur les deux manches. Après la vente d’Andre Onana à Manchester United pour environ 50 millions d’euros, le club s’est pourtant montré rassurant dans ce poste essentiel.
Le joueur décisif qui a forcé la prolongation lors de ce match retour a été Francesco Acerbi, 37 ans, ancien joueur de la Lazio. Auteur d’un but important, il est devenu le deuxième plus vieux buteur en phase à élimination directe de la Ligue des Champions, derrière Ryan Giggs.
Jeunesse et dynamisme sur les ailes
Si l’expérience est la colonne vertébrale de cette équipe, la jeunesse et la vitesse sont aussi des atouts majeurs, notamment sur les ailes. Les deux latéraux Denzel Dumfries et Federico Dimarco jouent en réalité comme des ailiers, avec une implication offensive remarquable.
Dumfries a inscrit deux buts et délivré trois passes décisives lors des deux confrontations contre Barcelone, tandis que Dimarco a généré le plus grand nombre d’occasions franches parmi tous les défenseurs des cinq grands championnats européens. Cette capacité à attaquer provient également d’un solide dispositif défensif qui les couvre efficacement.
Benjamin Pavard, repositionné en défense centrale, assure la couverture de Dumfries, tandis qu’Alessandro Bastoni protège Dimarco sur le côté gauche, tout en apportant son influence offensive grâce à son excellent pied gauche. Un exemple marquant s’est produit lors du match contre Barcelone, où Bastoni a stoppé net la percée de la jeune star adverse Lamine Yamal, permettant à l’Inter de lancer rapidement une attaque aboutissant à un but.
Interrogé à ce sujet, Bastoni déclarait récemment : « Si j’attaque, Lautaro ou Mkhitaryan se replacent en défense. Tout le monde défend, tout le monde attaque, c’est un code que chacun respecte. »
Lautaro Martinez, le talisman Nerazzurri
Enfin, l’un des moteurs offensifs de l’Inter est Lautaro Martinez, qui incarne parfaitement le rôle de leader et de buteur, à l’image de Diego Milito lors du sacre de 2010. Son but en seconde période face à Barcelone lui a permis d’égaler le record d’Hernán Crespo pour le nombre de buts inscrits en une seule campagne de Ligue des Champions avec l’Inter.
Un but supplémentaire lui permettra de rentrer définitivement dans l’histoire du club. Et une victoire finale effacera définitivement les doutes et les critiques passés, replaçant l’Inter Milan au sommet du football européen.














