Arrivé à West Ham avec l’espoir de redonner un nouvel élan au club londonien, Graham Potter rencontre aujourd’hui de lourdes difficultés. Quatre mois après sa prise de fonction, les résultats restent décevants et la peur d’une instabilité grandit autour du club, qui prépare pourtant une reconstruction majeure pour l’été prochain.
Des débuts prometteurs rapidement ternis
En janvier dernier, Graham Potter avait accueilli son nouveau poste de manager de West Ham avec une excitation palpable, comparant son arrivée à une fête de Noël pour adultes. La réalité du terrain s’est vite imposée, avec une équipe en grande souffrance défensive puisqu’elle avait encaissé plus de 80 buts en 40 matches avant son arrivée.
Malgré quelques éclairs de génie, notamment la victoire surprise face à Arsenal, les Hammers peinent toujours à trouver une dynamique positive. Sur ses 15 premières rencontres, Potter a vu son équipe s’incliner à huit reprises, avec seulement 13 points pris sur 42 possibles, et une série de sept matches sans victoire.
Face à Brighton, dernier revers en date, la frustration était visible chez Potter, qui constate un manque cruel d’efficacité et de mental dans les derniers instants des rencontres. La gestion de la fin de match devient un vrai casse-tête, West Ham ayant concédé plusieurs buts après la 88e minute lors de ses dernières rencontres.
Un contexte délicat et des chiffres qui alertent
Le bilan chiffré est dur : avec un taux de victoire de 21 % sous la houlette de Potter, la situation est nettement moins convaincante que celle de son prédécesseur Julen Lopetegui (32 %), désormais considéré comme un échec. Cette statistique illustre à quel point les résultats peinent à suivre chez les Hammers.
Malgré cela, l’ambiance au sein du club reste étrangement calme. Les dirigeants reconnaissent la situation désastreuse héritée et souhaitent offrir à Potter au moins une intersaison complète pour reconstruire une équipe compétitive, d’autant plus qu’un vaste chantier transfert est annoncé.
Parmi les joueurs, Jarrod Bowen incarne la stabilité et le leadership. Proche de l’équipe, il reste très attaché au club malgré les difficultés et suscite des intérêts en vue du mercato estival. Potter a également gagné en crédibilité grâce à une communication claire et une volonté d’impliquer l’ensemble du groupe, rompant ainsi avec les mauvaises habitudes de la saison précédente.
Les blessures du passé et le chantier des transferts
West Ham a beaucoup investi ces dernières saisons — près de 400 millions d’euros — sans parvenir à aligner un milieu de terrain capable d’imposer son autorité ni à stabiliser l’attaque. Le départ de Declan Rice a laissé un vide que le club peine encore à combler.
Le cas du défenseur français Jean-Clair Todibo illustre bien les problèmes du recrutement : arrivé en prêt, il doit impérativement être acheté pour 36,3 millions d’euros en raison du maintien en Premier League de West Ham, un investissement important validé par l’ancienne direction et aujourd’hui remis en question.
Le club mise aussi sur des recrutements à moindre coût, en ciblant des joueurs libres comme le milieu Josh Brownhill, dont le contrat expire bientôt. Plusieurs joueurs prêtés doivent aussi regagner leur club, comme Carlos Soler et Evan Ferguson, tandis que des éléments en fin de contrat — notamment Danny Ings, Lukasz Fabianski et Aaron Cresswell — ne seront pas facilement conservés.
Jeunes talents et volonté de renouveau
Potter souhaite rajeunir un effectif l’un des plus âgés cette saison en Premier League, tout en réduisant l’effectif pour favoriser l’éclosion de jeunes issus du centre de formation. Il a déjà fait confiance à Ollie Scarles et prévoit d’intégrer l’an prochain Freddie Potts et George Earthy, actuellement prêtés en divisions inférieures.
La vente du milieu offensif Mohammed Kudus semble l’option principale pour lever des fonds. Le joueur serait favorable à un départ, son contrat comprenant une clause libératoire élevée (environ 125 millions d’euros) pour les clubs saoudiens et de 85 millions pour les formations européennes, dont certaines émaneraient déjà des intérêts concrets.
Les prochaines rencontres, avec notamment la réception de Tottenham, seront décisives pour Potter afin de définir le groupe sur lequel il s’appuiera l’an prochain.
Une dynamique difficile à inverser mais une ambition intacte
Malgré la déception du moment, Potter souligne la cohésion affichée par ses joueurs à l’entraînement et leur volonté de progresser. Il insiste sur la nécessité de tirer des enseignements de cette saison et d’effectuer des ajustements importants dans la composition de l’équipe.
« Nous devons prendre des décisions pour que le club soit dans une meilleure position à l’avenir », affirme-t-il. Après une période d’ajustement compliquée, ce sera à l’été que la vraie reconstruction débutera afin d’espérer voir West Ham retrouver des couleurs la saison prochaine.








